« Alors que notre pays affiche un certain isolement diplomatique après la perte de l’allié australien et, dans l’attente d’une réelle mobilisation des Européens, certains de nos partenariats bilatéraux et régionaux doivent être renforcés », écrivent les députés Aude Amadou (majorité) et Michel Herbillon (opposition de droite), de la Commission des Affaires étrangères.
Le président français Emmanuel Macron a érigé l’Indopacifique en priorité stratégique pour la France, qui compte de nombreux territoires et espaces maritimes dans cette vaste zone allant des côtes est-africaines aux côtes ouest-américaines, où se trouvent plusieurs centres névralgiques de l’économie mondiale, et qui est le théâtre de la rivalité croissante entre les puissances américaine et chinoise.
La France y avait fait de l’Australie un de ses alliés prioritaires, notamment en signant avec Canberra un contrat prévoyant la fourniture de sous-marins. Mais le contrat a été dénoncé de manière spectaculaire par l’Australie qui a dans le même temps renforcé son alliance avec les Etats-Unis et Londres, avec la création d’AUKUS.
La France est déjà bien engagée avec l’Inde, « qui partage notre conception de l’Indopacifique et qui est un partenaire crucial », selon le rapport qui préconise « d’élargir et approfondir la relation » avec New Delhi. De même avec le Japon, « il est également souhaitable d’investir de nouveaux domaines de coopération ».
Mais « la France, qui n’a pas une vision exclusive de ses alliances, doit pouvoir compter sur d’autres partenaires », jugent les parlementaires, citant « la Corée du Sud » qui « cherche à diversifier ses partenariats pour ne pas être confrontée à un choix binaire entre la Chine et les Etats-Unis », et surtout « l’Indondésie » qui « doit être un pays clef ».
« Notre pays n’a pris conscience que récemment de l’importance de l’Indonésie dans la région. Quatrième puissance démographique mondiale, l’Indonésie est un pays avec lequel les perspectives en matière de coopération économique et de défense sont immenses », estiment les élus.
Les parlementaires encouragent la France à continuer de pousser l’engagement de l’UE, relevant que pour l’instant « l’action européenne dans la région est invisible ».
Enfin, les parlementaires demandent « un engagement politique plus soutenu » en France pour que Paris ait « les moyens de ses ambitions ».
Il faut « clarifier et amplifier les moyens (politiques, administratifs, militaires, humains et budgétaires) », notamment en renforcant les capacités de la Marine nationale et réorientant vers la région des moyens du ministère des Affaires étrangères.