« Nous accueillons dans nos murs les frères du Front international de décolonisation qui se sont réunis il y a quelques mois en Azerbaïdjan et qui aspirent eux aussi à être libérés du joug colonial », a déclaré en marge d’une conférence de presse Aloiso Saiko, du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).
Ce « Congrès des dernières colonies françaises » regroupe les représentants de six territoires français et deux néerlandais et doit « décider du nom, de la charte politique et des statuts du Front international de décolonisation », a précisé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux l’indépendantiste martiniquais Francis Carole.
En juillet, des représentants de formations indépendantistes françaises s’étaient accordés sur la création d’un « front de libération » commun lors d’un congrès organisé en Azerbaïdjan, en pleine tension entre Paris et ce pays du Caucase.
Le Baku Initiative Group (BIG), une organisation promue par l’Etat azerbaïdjanais très impliquée dans le soutien aux mouvements indépendantistes français, a relayé sur ses réseaux sociaux l’évènement de jeudi et vendredi à Nouméa.
Depuis des mois, Paris accuse Bakou d' »ingérence » et de manipulation sur la Nouvelle-Calédonie et plus généralement sur les Outre-mer, dans un contexte de tensions entre les deux capitales en raison du soutien de la France à l’Arménie, le rival historique de l’Azerbaïdjan.
Le congrès de Nouméa réunit la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, la Corse et la Polynésie française pour ce qui concerne la France et, côté néerlandais, Bonaire et la partie sud de l’île de Saint-Martin (Sint Maarten).
L’objectif est de décider d’actions communes, a précisé M. Carole, président du Parti pour la libération de la Martinique (Palima). « Nous ne pouvons pas rester des poissons d’agrément dans le bocal colonial », a-t-il affirmé.
Selon Dominique Fochi, le secrétaire général du parti indépendantiste calédonien Union calédonienne (UC), les participants doivent ensuite se rendre au congrès du FLNKS organisé samedi et dimanche dans le fief indépendantiste de Saint-Louis, au Mont-Dore.