Avec cet essai, la Chine devient le deuxième pays après les Etats-Unis à mettre en oeuvre des vols expérimentaux de ces planeurs conçu pour voler à haute vitesse dans les hautes sphères de l’atmosphère terrestre pour atteindre des cibles à n’importe quel endroit de la planète.
« Nous sommes au courant de ce test de véhicule hypersonique mais ne faisons aucun commentaire », a confirmé à l’AFP le lieutenant-colonel Jeff Pool, un porte-parole du Pentagone.
L’essai de cette arme expérimentale baptisée WU-14 s’est déroulé le 9 janvier. L’engin aurait volé à Mach 10, soit dix fois la vitesse du son, selon le site internet Washington Free Beacon, une information non confirmée par le Pentagone.
La chaîne d’Etat China Radio International a cité sur ses ondes le porte-parole du ministère chinois de la Défense expliquant que « les recherches scientifiques et les expérimentations qui sont faites en Chine sont normales et ne visent aucun pays ni aucune cible ». Il n’a cependant ni confirmé ni infirmé ce test.
La montée en puissance militaire de la Chine ces dernières années s’accompagne de nouveaux équipements, comme des porte-avions et missiles balistiques antinavires, et un accroissement des efforts de Pékin en matière de recherche.
Dans son rapport annuel au Congrès sur l’armée chinoise publié en 2013, le Pentagone ne mentionnait les recherches chinoises en matière de vol hypersonique que pour affirmer que l’Académie chinoise des sciences avait mis en oeuvre une « soufflerie hypersonique extra-large capable de reproduire des conditions de vol de Mach 5 à Mach 9 ».
Dans un communiqué, le président de la commission des Forces armées à la Chambre des Représentants, le républicain Buck McKeon, a fait part de son inquiétude.
« Pendant que la succession des coupes budgétaires dans la défense sapent l’avantage technologique de l’Amérique, les Chinois et d’autres pays poussent en faveur d’une parité militaire avec les Etats-Unis. Dans certains cas, comme celui-ci, ils semblent passer devant nous », dénonce ce promoteur d’importantes dépenses militaires.
Les Etats-Unis ne sont pourtant pas en reste en matière de vols hypersoniques, auxquels ils ont consacré 200 millions de dollars en 2013. Ils ont aussi multiplié les vols d’essai ces dernières années.
Dans le cadre de son projet de « frappe mondiale rapide », le Pentagone teste ainsi le HTV-2, conçu pour voler à Mach 22 (27.000 km/h). Il teste également plusieurs autres démonstrateurs, dont le X-51, capable de voler à Mach 6 (7.300 km/h) ou encore une bombe volante baptisée « Arme hypersonique avancée » (AHW).