Afin de l’éloigner des baigneurs et des surfeurs, You avait été capturé et emmené en Bretagne, d’abord au centre scientifique Océanopolis de Brest pour être isolé et réadapté à la vie sauvage pendant deux mois. Il avait ensuite été relâché en pleine mer, près de la colonie bretonne des phoques gris vers Molène, en mer d’Iroise.
Équipé d’une balise pendant trois mois, jusqu’à sa mue, il avait été localisé dans la zone entre mer d’Iroise et Manche, au large de Perros-Guirec, le 20 avril, rappelle la préfecture dans un communiqué.
Mais le phoque a refait surface fin mai sur le littoral girondin, à l’entrée du Bassin d’Arcachon. Pour Olivier Van Canneyt, biologiste marin à l’observatoire Pelagis de La Rochelle (Charente-Maritime), il s’agit « d’une routine, d’un apprentissage », ce qui laisse penser que le phoque a pu garder en mémoire le trajet entre la Bretagne et Arcachon lors d’une première incursion dans les eaux girondines. « La stratégie de développement est propre à chaque individu. Chacun a sa zone de chasse », a-t-il expliqué à l’AFP.
La préfecture tient toutefois à mettre en garde les habitants et les touristes du Bassin d’Arcachon. L’animal a pris du poids lors de son séjour en Bretagne et pourrait avoir gardé « son accoutumance à l’homme », qu’il pourrait être tenté d’approcher. Pour autant, les baigneurs et promeneurs doivent rester à une distance minimale de 50 mètres.
Le phoque est une espèce protégée et s’en approcher est en effet un délit passible d’amende.
Les précautions à prendre à l’égard de l’animal sont d’autant plus importantes qu' »il n’a pas conscience de sa force », selon le biologiste marin. Il pourrait encore infliger des morsures ou des griffures comme l’an dernier sur des baigneurs imprudents, prévient la préfecture.
« Pour l’instant, +You+ semble encore sauvage, et n’a toujours pas montré de signes de familiarité avec l’homme », a souligné Olivier Van Canneyt, qui n’exclut pas que le retour du phoque sur le littoral girondin ne soit que temporaire, une simple étape vers d’autres eaux.