L' »hidrovia », sur le fleuve Parana et la rivière Paraguay, est l’une des voies fluviales les plus importantes au monde, qui passe par cinq pays sur plus de 3.500 km depuis Puerto Caceres dans l’État du Mato Grosso do Sul, au Brésil, jusqu’au port de Nueva Palmira, en Uruguay.
L’appel d’offres, publié mardi au Journal officiel, porte sur la gestion de la « Voie navigable principale » (VNT), section argentine de ce parcours, une autoroute fluviale 24 heure sur 24 de près de 1.500 km qui se jette via le Rio de la Plata dans l’Atlantique, et par laquelle l’Argentine exporte environ 80% de sa production agricole.
Outre l’Argentine, la voie navigable, avec un trafic annuel de près de 4.000 bateaux, sert aussi de canal d’exportation pour les produits du Paraguay, du Brésil, de la Bolivie et de l’Uruguay, soit une route clef pour le commerce extérieur de la région.
La VNT Parana-Paraguay était depuis 2021 repassée aux mains de l’État, via l’administration des ports, pour le dragage, le balisage, la signalisation, et la perception des péages. Auparavant, depuis 1995, elle était gérée par Hidrovia SA, consortium formé du groupe maritime belge Jan de Nul et d’Emepa, holding à capitaux argentins.
Les modalités de l’appel d’offres, qui court jusqu’au 29 janvier, portent sur une « forte modernisation » de la voie navigable, de la signalisation, avec notamment l’ajout de radars, de suivi satellite des navires, « pour une navigation plus sûre, mais aussi un renforcement de la lutte contre le narcotrafic », prégnant en cette zone multi-frontières, et le terrorisme.
Selon des médias argentins, des groupes belges, néerlandais et chinois pourraient être intéressés.
Le gouvernement argentin de l’ultralibéral Javier Milei, au pouvoir depuis décembre 2023 s’est, outre une austérité budgétaire drastique, engagé dans une politique de privatisations, même si après détricotage au Parlement, il a dû réduire de plus de quarante à une dizaine sa liste d’entreprises d’État sujettes à privatisation, totale ou partielle.