M. Macri, 62 ans, qui reste le chef de file de l’opposition de centre droit en Argentine, a été inculpé d' »actes de renseignement illégaux » et laissé en liberté moyennant le versement d’une caution, mais interdit de quitter son pays, a indiqué le juge Martin Bava dans sa décision.
Le chef de l’Etat de 2015 à 2019 est poursuivi pour « avoir rendu possibles des tâches de renseignement illégales, créant les conditions pour que des données sur les personnes puissent être recueillies, stockées et utilisées », selon le document de 174 pages rendu public par le magistrat.
Il a été laissé en liberté contre versement d’une caution de 100 millions de pesos (près d’un million de dollars).
M. Macri a toujours catégoriquement nié avoir espionné ou demandé un espionnage, se disant victime d’une persécution politique. Il avait été entendu début novembre par le juge Bava –qu’il a tenté en vain de faire récuser– dans le cadre d’une enquête préliminaire sur les suites de ce naufrage, qui avait profondément ému en Argentine.
Le « San Juan » avait disparu en novembre 2017 dans l’Atlantique Sud à 400 km des côtes de Patagonie. Il n’avait été localisé qu’un an plus tard, par 900 mètres de fond, et n’a jamais pu être renfloué, malgré le voeu des familles de l’équipage. Selon la marine, le submersible qui datait de 1983, avait implosé en raison de défaillances techniques.
Les familles de l’équipage avaient mené à l’époque une intense campagne pour connaître le sort du sous-marin. Elles ont assuré avoir fait l’objet de filatures, d’écoutes téléphoniques, d’intimidations.
Dans le cadre de la même enquête, des poursuites judiciaires ont déjà été engagées contre deux anciens chefs du renseignement, Gustavo Arribas et Silvia Majdalani.