Douze des 31 grands voiliers annoncés étaient à quai jeudi. Les autres doivent arrivés dans la nuit.
Vers 23H00, le niveau de la Seine étant suffisant, le pont Flaubert à Rouen s’est levé pour laisser arriver une nouvelle série de bateaux, voiles pliées, dans la capitale Haut-Normande. Des milliers de spectateurs les attendaient sur des quais animés.
Les visiteurs ont afflué progressivement dans la journée de jeudi sur les quais pour admirer notamment le Kruzenshtern, l’une des stars de cette 6e édition de la manifestation.
La venue du quatre-mâts russe, troisième plus grand voilier au monde avec ses 115 mètres de long et ses mâts culminant à 51 mètres, est « une grande première » à Rouen, a relevé Patrick Herr, président de l’association organisatrice et fondateur de l’événement.
« On a creusé le chenal, on a fait retendre des lignes à haute tension. On a tremblé avec la crue de la Seine: il est passé à quelques centimètres des ponts », a-t-il indiqué à l’AFP.
Vassilig Bradulin, lieutenant du navire déjà remarqué lors du dernier grand rassemblement de voiliers en France à Brest en 2012, confirme. « Ca a été très difficile. On a presque attendu une journée que le niveau d’eau baisse. Mais heureusement le pilote de Rouen nous a bien aidés », explique cet officier âgé de 21 ans et qui se dit « très amoureux » de ce rutilant voilier école, de 87 ans, qui embarque 60 marins et 118 élèves.
« Aujourd’hui, pas besoin d’attendre pendant une demi-heure pour visiter les bateaux. Les jours de grande affluence il faut renoncer à certains navires tellement il y a de monde », a confié dans l’après-midi Pascale Jager, une Lensoise de 54 ans habituée des grands rassemblement de voiliers, à sa descente du bateau russe.
« On a pu visiter la chapelle orthodoxe du bateau. Et puis j’aime les détails techniques. Celui-là par exemple est équipé de boussoles sur les bômes », s’est enthousiasmé son époux, Claude.
Parmi les autres bateaux recherchés jeudi le Marité, avec ses mâts en bois – la plupart de ces grands voiliers ont des gréements en acier.
Voiles déployées le 16 juin
« Je pensais qu’il y aurait plus de bateaux. En fait aujourd’hui c’est très limité. Mais ce qui est bien c’est que c’est fluide alors que ce week-end ça va être l’enfer », a trouvé de son côté dans la journée Jérôme Guyot, 45 ans, Parisien habitué de l’Armada et venu avec un matériel photo digne d’un professionnel.
Certains bateaux à quai dès jeudi matin n’ouvriront au public que vendredi, comme le Belem (France) ou le Santa Maria Manuela (Portugal).
Parmi les spectateurs, une cinquantaine de salariés de la raffinerie en cours de fermeture Petroplus, basée à Petit-Couronne dans l’agglomération rouennaise, ont selon la police déversé à la mi journée de faux billets et des tracts depuis un pont surplombant les navires.
« Tous les bateaux ne sont pas encore là. Et cette 6e édition s’annonce déjà un grand succès », a estimé Frédéric Sanchez, président PS de l’agglomération, de passage sur les quais, promettant déjà une 7e édition dans cinq ans.
Manifestation gratuite, l’Armada affiche un budget de 10 millions d’euros, financé au tiers par les collectivités locales.
Quelque 600 policiers, 650 gendarmes, 200 pompiers et 30 médecins et infirmiers sont mobilisés pour la sécurité de l’événement, selon la préfecture.
Les bateaux ne déploieront leurs voiles que pour leur départ le 16 juin lors de la parade des voiliers prévue tout au long des 120 kilomètres des méandres de la Seine jusqu’à la mer.