Le chef du Lloyd’s Market Association (LMA) pour le secteur maritime, Neil Roberts, a expliqué à l’AFP que le comité chargé d’apprécier les conflits avait publié une nouvelle liste des zones considérées à risque pour l’assurance des navires, « au vu des développements dans le Golfe ».
Dans cette liste, les assureurs ont ajouté le Golfe, une partie du Golfe d’Oman, ainsi que les eaux au large d’Oman, des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite.
Ce comité du prestigieux marché de l’assurance du Lloyd’s of London avait ouvert jeudi une réunion d’urgence consacrée à la situation du Golfe. Les assureurs constituant le LMA se réunissent habituellement pour évoquer les enjeux des marchés sur lesquels ils travaillent et discuter les tarifs pratiqués envers leurs clients pour assurer tel ou tel risque.
Les diverses zones pointées par les spécialistes de l’assurance intègrent donc une liste de territoires concernés par les risques de « conflit naval, piraterie, terrorisme et périls associés ». Les primes d’assurance pour le transport maritime dans cette région pourraient donc augmenter désormais.
« Nous allons continuer de suivre la situation de près », a ajouté M. Roberts.
La liste de ces risques comprenait déjà une série de territoires et de mers touchés par des guerres, conflits, actes de piraterie ou tensions diverses, dont l’Iran, l’Irak, Israël, la Syrie et le Yémen au Moyen-Orient, le Venezuela en Amérique du sud, ou encore une partie du Golfe de Guinée et de l’Erythrée, la Libye et la Somalie en Afrique.
– Tension irano-américaine –
Cette décision a été prise cinq jours après le mystérieux sabotage de quatre navires au large des Emirats, à l’entrée du Golfe.
Le ministre de l’Information saoudien a dénoncé « des actes subversifs » dimanche contre deux pétroliers saoudiens, un navire norvégien et un cargo émirati au large de Fujairah. Il a souligné « l’importance de faire face aux entités terroristes qui commettent des actes de sabotage, notamment les miliciens Houthis soutenus par l’Iran ».
Le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, a toutefois évité mercredi soir de désigner des responsables, prônant « la prudence » et la « désescalade » dans le Golfe.
Les Houthis, des rebelles pro-iraniens contrôlant de vastes zones de l’ouest et du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa, ont en revanche revendiqué une attaque distincte lancée mardi dans la région de Ryad. Cette attaque a été effectuée via des drones contre deux stations de pompage d’un oléoduc reliant l’est à l’ouest du royaume saoudien.
L’Arabie saoudite, qui intervient au Yémen aux côtés des Emirats contre les Houthis, a mené jeudi une série de raids aériens sur Sanaa.
La coalition sous commandement saoudien a affirmé avoir mené des opérations aériennes sur des « cibles militaires légitimes, y compris des bases, des installations militaires et des dépôts d’armes et de munitions des miliciens terroristes Houthis », notamment à Sanaa.
La chaîne de télévision Al-Massirah, contrôlée par les Houthis, a fait état pour sa part de 19 raids au total dans la région de Sanaa, dont 11 sur la capitale même. Elle a attribué les frappes aux « avions de l’agression » saoudienne.
Selon un médecin, au moins six personnes ont été tuées et dix blessées dans l’un de ces raids.
Ces développements interviennent dans un contexte d’accroissement de la tension entre les Etats-Unis et l’Iran.