Cet exercice, organisé du 4 au 15 mars, met les « joueurs » aux prises avec un scénario conçu conjointement par le Centre national d’études spatiales (CNES), qui accueille l’événement sur son campus de Toulouse, et l’armée.
Avec un budget d’environ 500.000 euros par édition, AsterX vise avant tout à confronter le récent commandement français de l’espace (CDE), créé en 2019, à des situations réalistes afin de préparer sa réponse à diverses crises potentielles autour d’objets spatiaux mis en orbite autour de la Terre.
« En cas de crise réelle ou de conflit réel, il faudra qu’on soit prêt et ce n’est pas là qu’il faudra qu’on invente une façon de travailler », a déclaré son commandant, le général Philippe Adam, jeudi lors de cette journée ouverte à la presse.
Le CNES a imaginé 4.000 objets spatiaux mis en orbite autour de la Terre et les joueurs devront réagir face à 23 événements.
En présence de journalistes jeudi, ils ont ainsi détecté un satellite adverse se rapprochant dangereusement d’un satellite allié de télécommunications. Ils ont alors estimé que ses intentions étaient probablement hostiles et agi en conséquence: envoyant un satellite patrouilleur protéger l’instrument télécom et glaner toutes les informations possibles sur l’appareil ennemi.
Particularité de cette 4e édition: la place donnée aux partenaires étrangers de la France. Participaient ainsi l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni, mais aussi le Japon ou les Emirats arabes unis.
Les Etats-Unis, qui ont aussi lancé un commandement spatial, baptisé Space Force, étaient également présents, mais pour incarner le mystérieux pays rival, baptisé Mercure.
Pour la France, AsterX doit aussi permettre d’évaluer l’interopérabilité avec ses alliés. « Il faut qu’on s’assure, qu’on réfléchisse et qu’on agisse à peu près de la même façon », a expliqué le général Adam.
Le commandement français de l’espace, dont il est le commandant, n’est « toujours pas opérationnel », mais se prépare du mieux possible à l’éventualité d’une crise ou d’un conflit orbital, notamment avec ces exercices « absolument indispensables à (sa) montée en puissance », a-t-il ajouté.
La première édition d’AsterX avait eu lieu en 2021. Devant le président Emmanuel Macron, les joueurs avaient par exemple dû contrer des nanosatellites capables de détruire un objet dans l’espace.
Les hypothèses simulées se doivent d’être réalistes. Si la France ne dispose encore pas de satellites patrouilleurs, « on espère bien en avoir dans les mois qui viennent », a noté le commandant de l’espace.
Et le scénario n’est pas si éloigné de la réalité: ainsi en 2017, le « satellite-espion » russe Louch-Olympe avait tenté de s’approcher du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus.