Attaque chimique: Washington, convaincu de la reponsabilité syrienne, va répondre

Cette montée en puissance de la position de Washington, pour préparer le terrain à une possible frappe contre Damas, s’accompagne de consultations diplomatiques tous azimuts menées par le secrétaire d’Etat John Kerry.

En visite à Houston (Texas, sud) le vice-président Joe Biden a accusé nommément la Syrie d’être derrière l’attaque chimique de mercredi dernier.

« Personne ne doute que des innocents, hommes, femmes et enfants, ont été victimes d’attaques d’armes chimiques en Syrie. Et les responsables de cet usage effroyable d’armes chimiques en Syrie ne font aucun doute: c’est le régime syrien », a déclaré M. Biden, à la suite du porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney et de son homologue au département d’Etat Marie Harf.

Lundi, Washington n’avait que « très peu de doutes » sur la responsabilité de Damas dans cette attaque qui a fait des centaines de morts.

« Nous savons que le régime syrien est le seul qui a ces armes, qu’il a utilisé ces armes de nombreuses fois dans le passé (…) Le président (Barack Obama) pense, et je pense que ceux qui utilisent des armes chimiques contre des hommes, femmes et enfants sans défense doivent rendre des comptes », a encore martelé M. Biden, comme l’avait fait lundi John Kerry en déclarant solennellement que le recours aux armes chimiques était « moralement indécent ».

L’exécutif américain doit rendre publique cette semaine une partie d’un rapport des services de renseignement étayant la responsabilité syrienne, ont précisé M. Carney et Mme Harf.

Le régime syrien nie en bloc, accuse au contraire la rébellion et accueille jusqu’à dimanche sur son sol une mission d’enquête de l’ONU.

Une frappe contre Damas semblait imminente mardi et la Syrie a promis de se défendre.

D’après le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, les Etats-Unis ont « positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président ». « Nous sommes prêts à y aller », a-t-il assuré.

L’intervention serait limitée à une campagne ponctuelle de quelques jours par le biais de tirs de missiles de croisière Tomahawk depuis les quatre destroyers croisant au large de la Syrie, ont affirmé à l’AFP plusieurs responsables américains.

Mais « le président n’a pas encore pris sa décision », ont insisté la Maison Blanche et le département d’Etat.

Et tous deux ont exclu l’envoi de « troupes au sol » et souligné le fait que « les possibilités que nous examinons ne sont pas destinées à renverser le régime » Assad.

Dans le même temps, MM. Obama et Kerry ont poursuivi leurs consultations diplomatiques à tout-va avec leurs alliés européens, canadien, australien et des pays arabes afin d’apporter une « réponse adéquate » à Damas.

M. Kerry a passé ces cinq derniers jours pendu au téléphone avec une trentaine d’homologues de pays alliés et avec les secrétaires généraux de l’ONU, de l’Otan et de la Ligue arabe.

Il a parlé aussi à ses homologues russe et syrien.

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