Le temple du droit américain a donné raison au gouvernement de Khartoum pour des raisons de procédure: en vertu des règles régissant les poursuites contre des Etats étrangers, la notification de la plainte aurait dû être délivrée à Khartoum et non à l’ambassade du Soudan à Washington, a-t-elle décidé.
« Dans les dossiers sensibles diplomatiquement, le droit impose une adhésion stricte aux règles », ont expliqué les juges, sans se prononcer sur le fond du dossier.
Le ministère des Affaires étrangères du Soudan a « salué » cette décision dans un communiqué, assurant qu’elle « démontrait l’absence de liens entre le Soudan et le terrorisme ». Il a également promis de « poursuivre ses efforts pour faire tomber toutes les accusations contre le Soudan ».
Le 12 octobre 2000, un canot manoeuvré par deux kamikazes avait explosé contre le destroyer USS Cole, qui s’approvisionnait en carburant dans la rade d’Aden, éventrant le flanc du bâtiment. L’attentat avait coûté la vie à dix-sept militaires américains ainsi qu’à ses deux auteurs et avait fait une quarantaine de blessés.
L’attaque avait été revendiquée par le chef du groupe jihadiste Al-Qaïda, Oussama ben Laden.
La justice américaine avait ensuite jugé que le Soudan, où les deux kamikazes s’étaient entraînés, avait une responsabilité dans l’attaque, ce que Khartoum a toujours nié.
En 2012, un juge de Washington avait ordonné au Soudan de verser plus de 300 millions de dollars aux familles des victimes. D’autres magistrats avaient ensuite demandé à des banques de débloquer des avoirs soudanais pour commencer à payer cette somme.
Plusieurs personnes ont été considérées comme des « cerveaux » de l’attaque. En janvier, le président Donald Trump a déclaré que l’un d’eux, le Yéménite Jamal al-Badaoui, avait été tué par l’armée américaine lors d’une frappe au Yémen. Un autre, le Saoudien Abd al-Rahim al-Nachiri, est détenu depuis des années sur la base américaine de Guantanamo.