Les sanctions visent d’une part trois bureaux de change, dans les deux pays, ainsi que le président de l’association des cambistes du Yémen, Nabil Ali Ahmed al-Hadha, accusés d’avoir permis le transfert d’argent en provenance d’Iran vers les Houthis.
Les entreprises servent « d’intermédiaire dans le transfert de fonds depuis et à destination du Yémen et ont reçu des millions de dollars de la part des Gardiens de la Révolution » ayant transité par la Turquie, selon un communiqué du département américain Trésor.
« Les décisions d’aujourd’hui soulignent notre volonté de restreindre les flux illicites de fonds vers les Houthis, qui continuent de mener de dangereuses attaques contre le commerce international et risquent de déstabiliser plus encore la région », a justifié le sous-secrétaire au Trésor en charge du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson, cité dans le communiqué.
Dans un communiqué séparé, le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller a assuré que « les Etats-Unis continueront de combattre le soutien financier iranien illicite aux Houthis ».
« Nous appelons la communauté internationale à prendre clairement position contre les activités déstabilisatrices des Houthis et de leurs soutiens iraniens », a ajouté M. Miller.
Les sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des personnes et entités visées ainsi que l’interdiction pour toute entreprise ou tout citoyen américain d’échanger avec elles. Elles interdisent également M. al-Hadha de se rendre aux Etats-Unis.
Les Houthis ont mené une vague d’attaques avec drones et missiles contre des navires qu’ils estiment « liés à Israël », attaques qui menacent de perturber le commerce mondial.
Les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen mais ne sont pas reconnus par la communauté internationale, répètent qu’ils continueront tant que la nourriture et les médicaments ne rentreraient pas en quantité suffisante dans la bande de Gaza, le territoire palestinien bombardé et assiégé par Israël, en réaction à l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien.
L’Iran reconnaît son soutien politique aux Houthis, en guerre depuis 2014 contre le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. Mais Téhéran dément toutefois fournir du matériel militaire aux rebelles.