Dans cette région du nord-ouest du Cambodge, les villageois vivent depuis des générations dans des maisons en bois perchées sur des pilotis à six mètres du sol en saison sèche, et juste au-dessus des flots du Tonlé Sap pendant la mousson.
« Nous sommes très heureux de voir des touristes ici car ils nous apportent de l’argent », explique Van Sun, qui conduit les vacanciers sur son bateau à moteur. Ce père de quatre enfants a cessé il y a quelques années son activité de pêcheur pour se tourner entièrement vers le tourisme.
Alimenté par le fleuve Mékong, le plus grand lac d’eau douce d’Asie du Sud-Est, à quelques heures de route des temples d’Angkor, compte au moins 149 espèces de poissons et fait vivre plus d’un million de personnes, selon la Commission du Mékong.
Entre la saison sèche et la saison des pluies, la transformation de la région est saisissante: la zone inondée passe d’environ 2.500 kilomètres carrés à 16.000 et la profondeur minimale du lac d’un demi-mètre en avril à neuf mètres en septembre.
Mais cet écosystème fragile est menacé par les barrages en amont sur le fleuve. « Aujourd’hui, nous attrapons moins de poissons, probablement parce qu’il y a beaucoup de pêche illégale et parce que l’habitat des poissons a disparu », explique un pêcheur prénommé Hing.
Pourtant en 2012, la pêche à grande échelle a été interdite sur le lac, une victoire pour les communautés locales.
« Mais nous sommes aujourd’hui préoccupés par la pollution de l’eau » causée par les déchets, l’huile des moteurs de bateaux et les sacs en plastique, explique Om Savath, de l’ONG Fact, qui regrette le peu d’information donné aux villageois concernant ce problème.
Pour Elizabeth Wilson, touriste américaine, son passage à Kampong Phluk restera une expérience « incroyable ». Même si pour elle pour préserver ce joyau, il serait urgent de « penser à le nettoyer des déchets ».