Dans les eaux turquoises du fjord de Scoresby, surplombées de glaciers qui fondent, les icebergs dérivent en suintant et en sanglotant.
Les températures dans l’Arctique augmentent aujourd’hui quatre fois plus vite que la moyenne mondiale.
Dans le village de 350 habitants aux maisons de bois colorées en bleu, jaune ou ocre, le mode de vie traditionnel est menacé par le changement climatique, le tourisme et la pollution.
Mais il subsiste encore, comme a pu le voir le photographe de l’AFP en août aux derniers jours de l’été polaire.
Partis au fond du fjord dans leurs petites embarcations à moteur, les chasseurs reviennent au port avec la prise du jour, des phoques qui seront conservés dans l’eau attachés aux quais ou dépecés sur la plage de rocailles.
Les viscères iront aux chiens de traineaux, liés par des chaînes deux par deux en formation même quand la banquise a laissé place à la toundra.
La viande nourrira la population, la peau servira à faire des bottes. La chair des animaux chassés ici – narval, phoque, boeuf musqué, ours polaire – contient les nutriments essentiels pour tenir durant les longs mois de l’hiver arctique.
Le village n’est ravitaillé par cargo qu’une ou deux fois par an.
Avant de sombrer dans la nuit polaire, les jeunes profitent des quelques semaines annuelles en extérieur.
Jouer au foot sur un terrain synthétique vert flambant au milieu de collines pelées – l’herbe ne pousse pas ici -, sauter sur un trampoline en regardant les glaciers, plonger dans une piscine non chauffée par 8 °C en tenue de sirène.