Au Groenland, début sous tension de consultations pour un projet minier controversé

« Rien ne porte à croire qu’il y a un risque à la sécurité », a assuré à l’AFP la police locale, pour qui « tous ceux qui veulent participer seront en sécurité ».

Situé dans les fjords du sud, à Narsarq, le gisement de Kvanefjeld est riche en terres rares, cet ensemble de 17 métaux essentiels aux technologies de pointe que l’on retrouve dans les smartphones, les écrans plasma, les véhicules électriques mais aussi dans l’armement.

La société australienne Greenland Minerals, soutenue par le groupe chinois Shenghe, a obtenu en 2010 une licence d’exploration du site.

D’abord repoussées à cause de la pandémie de Covid-19, les consultations, qui doivent durer jusqu’en juin, portent sur les aspects sociétaux et environnementaux du projet.

Nécessaires avant d’accorder tout permis d’exploitation, elles se tiennent malgré des menaces reçues ces derniers jours par le gouvernement groenlandais.

L’exécutif local a toutefois choisi de ne pas être présent, pour permettre le bon déroulement des réunions.

La menace « vise les politiques et non pas les représentants de l’entreprise ou des autorités », a souligné le ministre de l’industrie et des matières premières, Jens-Frederik Nielsen, dans un communiqué.

En septembre, le plan de protection de l’environnement de Greenland minerals a finalement été approuvé après trois refus successifs, mais la mobilisation contre le projet ne faiblit pas.

Les opposants s’inquiètent notamment des dépôts de déchets radioactifs tandis que ses partisans se félicitent des retombées pécuniaires du projet, qui pourraient aider Nuuk dans sa conquête d’autonomie vis-à-vis de Copenhague.

Les finances de l’immense île arctique dépendent largement d’une subvention annuelle danoise de quelque 480 millions d’euros, soit 60% de son budget.

Selon un récent rapport du gouvernement local, le Groenland pourrait faire partie des dix plus grands producteurs d’uranium et le territoire regorge de minerais, qu’il est autorisé à exploiter sans le contrôle de Copenhague.

Début 2020, des licences d’exploration ont été accordées pour l’ensemble du Groenland du sud. Le groupe français Orano a annoncé jeudi avoir reçu deux permis d’exploration pour de l’uranium dans le sud du pays.

Chaque année, Greenland Minerals entend extraire trois millions de tonnes de minerai, dont 30.000 tonnes de terres rares, 15.000 tonnes de zinc et 517 tonnes d’uranium.

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