Le blanchissement des coraux est un phénomène naturel qui survient lors de l’augmentation en température de l’eau et peut aller jusqu’à la mort des récifs.
Ces derniers « subissent une dégradation accélérée en lien avec l’augmentation des températures de surface et l’acidification des océans, tout en étant déjà fragilisés par les perturbations humaines associées à la fréquentation des sites et aux pollutions diffuses (systèmes d’assainissement qui ne sont pas aux normes notamment) », écrivait l’Observatoire régional du climat de Guadeloupe dans un rapport en 2020.
Fin juillet, où l’archipel a essuyé des températures record, notamment la nuit, l’organisme local de Météo-France indiquait que « les températures anormalement chaudes de la surface de l’océan Atlantique » étaient responsables des nuits suffocantes. La température de la surface de l’océan mesurée près de la pointe de la Grande Vigie (côte nord de l’archipel) « a approché les 30°C, soit une anomalie positive d’environ 1°C », indiquait également Météo-France.
« Ce matin à la sortie de l’eau, je constatais que sur les 20 espèces présentes sur le site, 18 étaient touchées par le blanchissement et ça touche les coraux jusqu’à 40 m », a témoigné vendredi, après une plongée de suivi des récifs, Claude Bouchon, professeur émérite en biologie marine de l’université des Antilles et auteur de nombreuses publications sur les coraux antillais.
« La mortalité dépend de la durée pendant laquelle l’eau reste très chaude », a-t-il également indiqué.
Cette vague de blanchissement fait suite à « deux ans de maladie corallienne qui avait déjà mis à mal le récif », a averti le scientifique. Selon lui, une des précédente vagues, en 2005, avait conduit à la perte de 40 à 45 % des récifs à Saint-Martin notamment. « Cette vague est la troisième depuis cette date et le phénomène doit s’accentuer avec le réchauffement global. »
Selon le service de surveillance des récifs coralliens de la NOAA, l’agence gouvernementale des Etats-Unis responsable de l’étude des océans et de l’atmosphère, les récifs « procurent d’importants bénéfices écologiques économiques et sociétaux, évalués à l’échelle mondiale à environ 9.800 milliards de dollars par an ».
Au rang de ces services, leur effet brise-lames, qui réduit le risque de submersion, mais aussi l’abri qu’ils représentent pour les poissons, bénéfique pour l’activité de pêche.