Baie de Saint-Brieuc: opposés à l’éolien en mer, les pêcheurs proposent l’hydrogène

« Nous ne laisserons pas se développer, sans se défendre, un projet éolien incompatible avec la pêche en baie de Saint-Brieuc. L’annulation est la seule issue possible pour ce projet », a affirmé Alain Coudray, président du Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins des Côtes d’Armor (CDPMEM), à la presse jeudi à Pordic.

« Nous mettrons tous les moyens en oeuvre pour stopper ce projet et souhaitons vivement ne pas avoir besoin de le faire », a-t-il poursuivi.

Situé à 17 km de la côte la plus proche et entre deux zones Natura 2000, ce parc éolien doit être implanté dans un secteur qui constitue « le deuxième gisement de coquilles Saint-Jacques de Bretagne, après le gisement principal qui est celui (du fond) de la baie de Saint-Brieuc », a rappelé Alain Coudray.

Ailes Marines est officiellement le porteur de ce projet de parc en mer, l’un des sept attribués par l’Etat depuis 2012, composé de 62 éoliennes de plus de 200 mètres de haut fixées au sol. Contrôlée lors de l’appel d’offre à 30% par la Caisse des dépôts et consignation et 70% par Iberdrola, Ailes Marines est désormais à 100% sous pavillon espagnol.

Soucieux d' »accompagner la transition énergétique », les pêcheurs proposent une « alternative » à l’éolien en mer, « compatible avec la pêche et les ressources marines », « respectueuse de l’environnement », avec un meilleur rendement énergétique et « beaucoup moins coûteuse ».

Il s’agit, selon Jean-Luc Stanek, PDG de la société Hace, basée en Gironde, qui apporte la technologie, de « domestiquer la houle » et ses vaguelettes, et de la « convertir en électricité décarbonée extrêmement concurrentielle ».

Flottants, de volumes modestes et hauts de moins de 3m, les différents modules de production d’énergie peuvent être agencés selon les nécessités de la pêche et constituent une « ferme houlomotrice » de 500MW.

Le projet, d’un coût de deux milliards d’euros, hors éventuelle subvention, inclut l’abandon du gas oil et l’adaptation de quelque 300 navires de pêche motorisés à l’hydrogène, et l’achat de 250 bus à hydrogène.

« Le potentiel énergétique des houles bretonnes est de 5.000MW, soit dix parcs », a estimé M. Stanek qui affirme avoir « l’accord de principe » de financiers des Emirats Arabes Unis.

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