« Il est probable que 2020 ne soit pas une année de grand profit », a déclaré à l’AFP le président du Conseil de surveillance du port méditerranéen, Jean-Marc Forneri. Comme l’ensemble des ports dans le monde, Marseille-Fos a subi la « claque mondiale » du confinement et des fermetures de frontières causées par la pandémie, a reconnu Hervé Martel, le président du directoire.
Le trafic global de marchandises a ainsi baissé de 15% sur les six premiers mois de l’année, à 33,6 millions de tonnes par rapport à la même période de 2019 où il avait atteint 39,5 millions de tonnes.
Mais l’impact de la crise sanitaire s’est fait aussi ressentir sur le secteur passagers. Marseille, qui a beaucoup misé sur les croisières, a vu le nombre de croisiéristes baisser de 84% sur les six premiers mois de 2020, la plupart des grands opérateurs du secteur ayant décidé d’arrêter l’activité en cette période. « Le vrai redémarrage de la croisière ne devrait se faire qu’en 2021 », a estimé M. Martel.
Le trafic de ferries vers le Maghreb, qui concerne habituellement environ 500.000 passagers par an, a lui aussi souffert. Si les traversées ont commencé à reprendre vers la Tunisie, il n’y a toujours aucune visibilité vers l’Algérie.
Côté marchandises, « on assiste toutefois à une reprise assez forte. Ce n’est pas l’euphorie mais le commerce international frémit », a estimé M. Forneri.
Pour tenter de maintenir ses positions dans un secteur très concurrentiel, le port de Marseille a décidé de maintenir un programme d’investissements de 57 millions d’euros, notamment pour l’électrification des quais, l’agrandissement des terminaux conteneurs ou le nouveau terminal passagers pour le Maghreb.
Il a aussi annoncé des « gestes commerciaux » d’un montant de 6,5 millions d’euros pour séduire les armateurs. Cette somme comprend en partie des mesures déjà annoncées dans un plan de cinq millions d’euros mis en place en février pour compenser les effets d’une grève nationale contre la réforme des retraites qui avait bloqué en partie l’activité portuaire.
Parmi ces gestes commerciaux, des remises sur les frais de ports pour les armateurs maintenant leurs escales à Marseille et une remise sur les frais de stationnement pour les gigantesques paquebots de croisière bloqués à quai à Marseille.