Cette zone de test est actuellement construite au large de Zhuhai, une grande ville portuaire du sud du pays, a annoncé l’agence Chine nouvelle.
Elle est située à proximité immédiate de la mer de Chine méridionale, une zone sensible dont Pékin revendique la majeure partie face à d’autres pays aux prétentions rivales (Philippines, Vietnam, Malaisie, Bruneï).
La technologie des bateaux sans pilote (ou « autonomes ») en est encore à ses balbutiements au niveau mondial. Elle permettrait à des embarcations, civiles comme militaires, d’être dirigées à distance.
Elle pourrait notamment révolutionner l’industrie du transport maritime: sans équipage, un cargo peut embarquer davantage de marchandises. Les économies de main-d’oeuvre pourraient également être colossales.
Premier du genre à être construit en Asie, le « site de test de bateaux sans pilote » de Zhuhai devrait devenir le plus grand du monde, avec une superficie totale, à terme, d’environ 770 km2.
En quoi consiste-t-il concrètement? Des îles situées dans la zone maritime seront équipées de GPS, de sonars, d’instruments de communication, ou encore de composants photo-électriques, tous nécessaires au guidage des bateaux, selon le Quotidien des sciences et technologies de Chine, un journal étatique.
Aucune date de mise en service n’a été annoncée.
« Pékin utilisera ce site pour concevoir une série de nouveaux systèmes sans pilote à visée militaire, mais aussi civile, car c’est un secteur qui peut contribuer à son développement économique », juge Collin Koh, spécialiste des questions maritimes à l’Université de technologie de Nanyang, à Singapour.
« Il symbolise l’émergence de la Chine en tant que puissance maritime. Et vise à la positionner dans le futur marché des embarcations autonomes. »
Divers projets de bateaux sans pilote existent déjà dans l’Union européenne (projet Munin/transport), ou encore aux Etats-Unis (Sea Hunter/militaire). La Norvège devrait par ailleurs lancer en 2018 le premier cargo 100% électrique et autonome au monde.
La Chine cherche à rattraper son retard dans le domaine. Elle prévoit de mettre à l’eau à la fin de l’année son propre navire autonome, le « Jindouyun », qui doit servir au transport fluvial et à l’acheminement de marchandises vers des îles.