Cette décision du tribunal administratif de Pau, qui suit les conclusions du rapporteur public, exige des préfets des Landes et des Pyrénées-Atlantiques qu’ils fassent appliquer une disposition du code des Transports interdisant la pêche dans les ports de commerce, sauf dérogation.
« La satisfaction est totale », a réagi Michel Rodes, représentant de la Sepanso (Société pour l’étude et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest) Aquitaine. « C’est l’administration qui était en cause et ne faisait pas respecter la loi, on s’est attaqué à un défaut de l’Etat ».
De leur côté, les pêcheurs professionnels de l’estuaire de l’Adour « ne sont pas satisfaits » selon leur représentant Olivier Azarete. « On attend de rencontrer les services de la préfecture pour qu’ils nous expliquent l’intégralité de ce jugement et comment ils voient les choses. Mais de toute façon, on appliquera la loi ».
Interdits de port de commerce, les pêcheurs professionnels pourront toutefois continuer leur activité dans l’estuaire, dans une zone plus éloignée.
Selon l’Association agréée pour la pêche de la protection du milieu aquatique (AAPPMA), qui regroupe la majeure partie des pêcheurs de loisirs, les prises aux filets dérivants dans l’Adour représentaient « 80 à 85% des prises de saumon » dans le fleuve.
« Cette décision va limiter la pression globale » sur la ressource, a estimé Jacques Gjini, président de l’AAPPMA, association qui a déposé plainte auprès du tribunal de Bayonne contre six pêcheurs professionnels.
Pour M. Gjini, l’objectif à terme est « qu’on ne puisse plus du tout pêcher au filet dans l’Adour ».
Le saumon de l’Atlantique doit remonter ce fleuve pour aller frayer dans les gaves des Pyrénées, où il est né.
Les opposants à la pêche du saumon au filet dans l’estuaire dénonçaient un « pillage » de cette espèce et l’inaction des pouvoirs publics.