« J’ai demandé à Dominique Bussereau, en vertu de son expérience qui est grande et précieuse pour nous, d’être le coordinateur » de cette conférence, qui a pour but de réinventer un modèle pour financer les infrastructures (routes, ponts, voies ferrées et fluviales), dont l’entretien pose aujourd’hui des difficultés budgétaires.
« C’est une question sur laquelle la France se penche depuis longtemps », a souligné François Bayrou. « Comment faire en sorte que les infrastructures, (…) les rames dont nous avons besoin, puissent être financées », a-t-il ajouté.
Dominique Bussereau, âgé de 72 ans, a occupé à deux reprises le poste de secrétaire d’Etat aux Transports, d’abord sous Jacques Chirac entre 2002 et 2004 puis sous Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2010. Il a ensuite présidé l’Assemblée des départements de France entre 2015 et 2021.
Trouver la recette du financement des infrastructures « est un problème qui se pose depuis plus de 20 ans (…) et qui pour l’avenir, va être absolument crucial », a insisté M. Bayrou.
La conférence sur le financement des mobilités, qui doit être lancée au printemps par le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot, se déroulera en deux parties, selon un communiqué de Matignon.
La première concernera le financement des autorités organisatrices (agglomérations, régions) qui financent les offres de transport et le déploiement des services express régionaux métropolitains (SERM).
La seconde « portera sur la refonte du système de financement des infrastructures de transport » en réfléchissant à l’avenir des concessions autoroutières, qui arrivent à échéance entre 2031 et 2036, selon Matignon.
Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou répète souvent que l’entretien du réseau ferroviaire est la mère des batailles pour fiabiliser ce mode de transport dans les années à venir.
Selon lui, il manque un milliard d’euros par an pour maintenir le réseau en bon état.
D’après la Cour des comptes, le réseau des voies navigables se trouve dans un état « préoccupant » et une centaine de millions d’euros par an ont manqué pour garantir un entretien convenable.
« Ce déficit cumulé d’entretien alimente une +dette grise+ évaluée à 1,1 milliard d’euros en 2023 », a noté la Cour, en référence aux surcoût dus au manque d’entretien.