Aucun détail n’a filtré sur cette assez courte confrontation entre les deux mis en examen, qui portait sur l’île d’Arros, selon cette source, et semblait s’inscrire dans la série des ultimes investigations entreprises par les juges d’instruction en charge de l’affaire Bettencourt.
Cette île, propriété jusqu’en 1998 de la famille iranienne Pahlavi, pour laquelle M. Vejarano travaillait déjà, a appartenu ensuite, jusqu’à l’an dernier, à Mme Bettencourt, même si celle-ci n’en était officiellement que la généreuse locataire.
En 2006, année au cours de laquelle Mme Bettencourt est devenue sénile, selon les experts, elle a fait placer Arros dans une « Fondation pour l’équilibre écologique esthétique et humain », sise au Liechtenstein, la dotant en 2008 de 20 millions d’euros.
Les statuts prévoyaient que cette fondation pourrait être amenée à faire des donations à certains bénéficiaires, dont l’ami de longue date de la riche héritière, François-Marie Banier, et en cas de décès de celui-ci, à son compagnon Martin d’Orgeval.
Mme Bettencourt était bel et bien la propriétaire de l’île, achetée en décembre 1998 pour 18 millions de dollars, avait indiqué début août dernier le gouvernement seychellois en annonçant la revente de ce paradis, pour 60 millions de dollars, à une entreprise enregistrée dans l’archipel en mai 2012, Chelonia Ltd, et dirigée par deux avocats suisses du cabinet genevois De Pfyffer, Laurent Moser et Luc Argand.
Chelonia appartient en fait à l’entreprise Save Our Seas Ltd, enregistrée aux îles Vierges britanniques et chargée de gérer les biens de la fondation de protection de la nature Save Our Seas, basée à Genève et créée, avait indiqué Libération en août, par Abdulmohsin al-Sheikh, un Saoudien engagé dans la protection de la faune sous-marine.
Cette transaction avait aussi permis de remettre à plat la situation fiscale de l’île, tant aux Seychelles qu’en France.