« Nous sommes entre 1.000 et 2.000 pour protester contre l’insécurité et l’immigration », a déclaré par téléphone à l’AFP Zaïdou Bamana, un responsable des « Forces vives de Mayotte », mouvement à l’origine des blocages qui paralysent l’île depuis le 22 janvier.
Selon la chaîne Mayotte la 1ère, « plus d’un millier de manifestants se sont réunis » sur la place de la République, à Mamoudzou, et des échauffourées avec les forces de l’ordre ont eu lieu devant le tribunal administratif, où une partie des protestataires avaient convergé.
Depuis plus de deux semaines, le collectif des « Forces vives de Mayotte » maintient des barrages routiers aux quatre coins de l’île, paralysant totalement la circulation et perturbant la vie économique du département le plus pauvre de France pour protester contre l’insécurité permanente.
Une réunion était prévue en milieu de journée à Mayotte entre les collectifs et les élus du conseil départemental mais les « Forces vives de Mayotte » ont dit refuser d’y participer, s’interrogeant sur « les véritables intentions des élus ».
« Mayotte vit une crise sécuritaire insoutenable rendant la vie impossible (…) Résoudre le problème migratoire et son pendant insécuritaire est un préalable indispensable avant de pouvoir aborder tout autre sujet », ont-ils indiqué sur Facebook.
Le mouvement a en outre élargi ses revendications et demande désormais « la fin des mesures législatives d’exception, qui entraînent une différence de traitement injuste à Mayotte, et la fin du séjour territorialisé » empêchant les détenteurs d’un titre de séjour à Mayotte de partir en métropole, selon un communiqué.
Une autre de ses revendications est le démantèlement d’un camp de réfugiés originaires de l’Afrique des Grands-Lacs, qui a cristallisé les tensions autour de l’immigration massive qui provient principalement des Comores voisines.
Dimanche, les organisateurs des blocages avaient appelé à « intensifier le mouvement » lors d’un meeting organisé à Tsingoni, dans le nord-ouest de l’île.
En 2018, un précédent mouvement de lutte contre l’insécurité à Mayotte, mené par une intersyndicale et un collectif, avait paralysé l’île pendant six semaines.