La firme s’est engagée à investir 64 milliards de francs CFA (97 millions d’euros) sur 25 ans pour renforcer l’attractivité du Port autonome de Dakar.
« Cet engagement traduit notre volonté de faire du terminal roulier de Dakar l’un des plus performants d’Afrique de l’Ouest », a déclaré Dominique Lafont, président de BAL.
L’objectif est notamment de permettre au port d’accueillir des navires de plus grande capacité. Le contrat comprend également la construction d’un parking de 30.000 m³.
« L’impact social de ce partenariat public-privé se traduira par la création de plusieurs centaines d’emplois et la mise en oeuvre d’un programme spécifique de renforcement des capacités », a indiqué de son côté Mohamed Diop, le directeur régional de l’entreprise à Dakar.
Le terminal roulier est exploité pour l’import et l’export de véhicules, camions et remorques. Le port de Dakar n’avait pas jusqu’ici de terminal spécialement dédié à cette activité qui était gérée par plusieurs opérateurs, a expliqué à l’AFP Abdoul Hamid Sy, responsable de la communication et des relations publiques.
Les autorités sénégalaises « ont décidé de l’ériger en terminal et de le concéder » alors que le port de Dakar s’est lancé « dans une politique de spécialisation de ses quais », a affirmé M. Sy, sans préciser la part du roulier dans les activités de la société.
Le groupe Bolloré remporte cette concession portuaire après avoir perdu en 2007 celle du terminal à conteneurs au profit de Dubai Ports World Dakar (DPW), filiale du géant Dubai Ports World, contrôlé par le gouvernement de Dubai.
DPW avait alors remplacé Bolloré, présent à Dakar depuis 1926, pour la construction et la gestion de ce terminal à conteneurs, pour une durée de 25 ans. Le groupe français avait contesté sans succès cette concession accordée à DPW.
Bénéficiant d’une rade bien abritée, le port de Dakar est déterminant non seulement pour l’économie du Sénégal, mais aussi pour celle d’autres pays d’Afrique de l’Ouest qui n’ont pas de façade maritime, comme le Mali ou le Burkina Faso.
La filiale africaine du groupe Bolloré est le premier opérateur privé de partenariats public-privés portuaires en Afrique, où il opère une trentaine de concessions dont 15 portuaires.
Le groupe français a connu plusieurs revers ces derniers mois concernant ses contrats portuaires en Afrique. Sa concession du port d’Abidjan (Côte d’Ivoire) se voit contestée devant l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa). Le mois dernier, Bolloré a par ailleurs été condamné à payer plus de deux millions d’euros dans un litige sur sa concession du port de Conakry (Guinée).
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