« L’ordre est venu du Premier ministre au préfet, direct », a déclaré la ministre de l’Ecologie à l’AFP. « Je désapprouve cette décision, je n’ai pas du tout changé d’avis, je pense que c’est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l’emploi », a-t-elle ajouté.
Le préfet a autorisé la poursuite d’activité de l’industriel Altéo et le rejet en mer, pour 6 ans, d’effluents résultant de la production d’alumine, en plein coeur du Parc national des Calanques. Plusieurs associations de défense de l’environnement et de riverains dénoncent la toxicité de ces boues rouges.
Pour Mme Royal, « il aurait fallu avoir le courage d’imposer à l’entreprise une mutation du site et une dépollution ». « Là, l’entreprise a obtenu une dérogation pour continuer à polluer », a-t-elle ajouté, espérant « qu’il y aura des recours pour que toute la clarté soit faite ».
« Les dernières enquêtes de l’Anses (Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire) publiées il y a quelques jours ont bien montré qu’à l’endroit des rejets, il y avait une contamination beaucoup plus forte, notamment en mercure », une pollution « dangereuse pour la santé », a noté Mme Royal.
L’entreprise bénéficie « d’exonérations de paiement des taxes de pollution », ce qui représente « un cadeau de dix millions d’euros tous les ans », ainsi que de subventions publiques, a-t-elle encore fait valoir.
Par ailleurs, à la Conférence de Paris sur le climat (COP21) qui s’est tenue il y a quelques semaines, « on a fait inscrire un sujet sur l’océan, on a posé la problématique de la gravité des pollutions dans la mer », a rappelé la ministre.