« C’est un chantier qui est complètement atypique de par son environnement et du fait que c’est une maison sur un caillou. L’aspect logistique relève d’un challenge pour les équipes », a souligné au cours d’une conférence de presse Sandrine Rolland, directrice des Ateliers DLB, spécialisés dans la restauration de Monuments historiques.
Les équipes des Ateliers DLB ont d’ores et déjà installé une plateforme pouvant servir d’héliport afin d’acheminer hommes et matériaux sur le chantier.
Une base vie de 15 m2, permettant d’abriter quatre personnes avec cuisine, douche et WC, a également été réalisée pour permettre aux charpentiers de passer la semaine sur cet îlot difficile d’accès.
Mis en service en mars 1875, pour baliser les approches du raz de Sein, une zone de violents courants parsemée d’îlots à fleur d’eau, le phare se compose d’une tour carrée et d’une maison d’habitation pour le gardien, peu adaptée aux conditions climatiques très rudes.
Vingt-trois gardiens se sont succédé sur le rocher en 35 ans, jusqu’à son automatisation en 1910. Il s’agit de l’unique maison-phare construite en pleine mer en France. Un lieu que la légende dit hanté.
« Le chantier vise à sauver le bâtiment. On est vraiment dans de la sauvegarde proprement dite », a décrit Jean-Charles Caraes, directeur des travaux.
Le bâtiment se dégrade tellement « qu’il y aurait un risque à terme d’effondrement de toiture ou de plancher », a-t-il ajouté. « Or, si la maison tombe, le phare ne tiendra pas. »
Les Ateliers DLB doivent remplacer la charpente et le plancher tandis qu’une nouvelle toiture en cuivre sera installée par Aubert Couvertures d’ici à fin septembre.
« Si ça avait été un chantier à terre, il aurait été terminé en un mois et demi », a assuré M. Caraes. « Mais on sait bien que ça peut prendre six mois » en fonction des conditions météos, a-t-il ajouté en décrivant « une aventure extraordinaire ».
Les 13 poutres en chêne de 300 kilos chacune doivent ainsi être hélitreuillées sur place, ainsi que tous les outils de chantier.
Les travaux, d’un coût de plus de 600.000 euros, sont soutenus par le fonds d’intervention maritime, créé par le ministère de la Mer.