Des camions sur lesquels étaient affichés des slogans dénonçant un « gouvernement incompétent (qui) détruit l’industrie des fruits de mer » ou encore le « carnage du Brexit » ont tourné autour du parlement de Westminster.
« Nous avons toujours su qu’il y aurait des problèmes mais (…) nous n’avons jamais prévu la situation actuelle », a déclaré à l’AFP Allan Miller, directeur général de la compagnie écossaise d’exportation de fruits de mer AM Shellfish.
Il décrit des « montagnes de paperasse » allant « des déclarations douanières aux certificats sanitaires ». Outre les « coûts astronomiques », il s’affole des conséquences pour les coquillages et crustacés, des produits frais dont l’expédition est parfois retardée de plusieurs heures le temps d’effectuer les démarches nécessaires.
« Le moindre changement peut faire toute la différence sur un trajet hebdomadaire avec des crustacés vivants », souligne-t-il.
Lors du référendum sur le Brexit, en 2016, les pêcheurs ont été nombreux à voter pour un départ de l’Union européenne, qu’ils pensaient être à leur avantage en leur redonnant plein contrôle des eaux britanniques.
Mais l’accord finalement signé avec Bruxelles laisse aux pêcheurs européens une grande partie de leurs droits pour au moins plusieurs années, à la grande déception des Britanniques. Les ralentissements à la frontière se sont ajoutés à leur mécontentement.
« Espérons que le gouvernement interviendra et nous aidera », a déclaré à l’AFP Michael, pêcheur dans Northumberland, dans le nord de l’Angleterre, à la frontière écossaise.
Le Premier ministre Boris Johnson a dit « comprendre les frustrations et les inquiétudes ». S’il a évoqué des « problèmes de démarrage » après le Brexit, le temps pour l’industrie de se familiariser avec les nouvelles démarches, il a promis que les entreprises subissant des problèmes pour acheminer leurs produits vers l’UE auront accès à un fonds de compensation de 23 millions de livres.
Le dirigeant conservateur a ajouté que les difficultés des pêcheurs sont aussi « largement dues à la pandémie » car, les restaurants ayant dû fermer dans un certain nombre de pays européens: « La demande dans les restaurants du continent pour le poisson britannique n’a pas été ce qu’elle était avant la pandémie ».