Après une bataille diplomatico-commerciale de plus d’un an entre Paris et Londres, arbitrée par Bruxelles, la France a finalement obtenu 1.054 licences de pêche du Royaume-Uni et des îles anglo-normandes, permettant aux titulaires de continuer à pêcher dans leurs eaux, comme avant le Brexit.
Pour les dizaines de pêcheurs restés sur le carreau ou dont l’activité a été fortement réduite, le gouvernement a lancé un « plan d’accompagnement individuel » (PAI), ou plan de sortie de flotte, assorti d’une enveloppe globale de 65 millions d’euros, financée par la Commission européenne.
Mi-février, sur les 164 demandes déposées, 124 ont été déclarées éligibles et 90 ont été retenues. Ces 90 bateaux, qui iront à la casse contre indemnisation à moins d’un désistement de l’armateur, représentent 3% de la flotte concernée, qui compte 2.860 navires répartis dans les Hauts-de-France, la Normandie, la Bretagne, les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine.
La Bretagne, qui compte le plus de bateaux, est la région qui va en perdre le plus (45, soit 4% de sa flotte), tandis que les Hauts-de-France pourraient perdre 6% de leur flotte en détruisant 7 navires.
« En Irlande ou aux Pays-Bas, c’est quasiment 30% de la flotte qui va sortir. Nous avons travaillé avec la profession pour ne pas déstabiliser la pêche française. Nous avons choisi de ne traiter que les navires directement impactés par le Brexit », qui dépendaient uniquement des eaux et des stocks de poissons britanniques, a souligné Hervé Berville lors d’un point presse au ministère.