« La proposition de la Commission a pour seul objectif d’assurer la continuité du corridor Mer du Nord – Méditerranée, entre l’Irlande et la partie continentale de l’Union », déclare la commissaire aux Transports Violeta Bulc dans une missive adressée à la ministre française Elisabeth Borne, vue lundi par l’AFP.
La Commission avait proposé le 1er août d’adapter le tracé du corridor transeuropéen Mer du Nord-Méditerranée, qui relie notamment l’Irlande et l’Ecosse au Benelux et à Marseille, en prévision de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Il s’agit de promouvoir des liaisons maritimes directes, évitant les futurs passages en douane à l’entrée et à la sortie du Royaume-Uni.
Mais le 10 août, la ministre française des Transports avait écrit à Mme Bulc, s’étonnant de ne pas voir apparaître les ports français dans ce plan. Elle avait jugé la proposition « pas acceptable pour la France ».
Le projet de nouvel itinéraire se « focalise sur les services maritimes existants », explique Mme Bulc dans son courrier, qui a également été adressé au président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand.
« Seuls les ports du réseau central faisant déjà partie de ce corridor pouvaient être considérés », précise-t-elle.
Après une « analyse des flux de transport », la Commission a constaté que des services maritimes internationaux réguliers existent entre Dublin et Cork en Irlande, et Rotterdam (Pays-Bas) et Anvers (Belgique), ainsi qu’entre Dublin et Zeebruges (Belgique).
« En revanche, nous n’avons pas connaissance de services réguliers vers les ports français du corridor, à savoir Calais et Dunkerque », note la commissaire européenne.
Les ports situés sur le réseau transeuropéen de transport (appelés RTE-T, ou TEN-T) sont susceptibles de bénéficier de fonds européens pour leur développement.
Selon Mme Bulc, la nouvelle proposition a « un périmètre limité et vise une solution à court terme », une solution d’urgence pour éviter que l’Irlande se trouve isolée économiquement. Elle ne remet pas en cause la définition du RTE-T, souligne la commissaire.
Pour rassurer encore la France, cette dernière propose de rencontrer Elisabeth Borne en septembre.
A plus long terme, la Commission souligne qu’à la suite du Brexit, qui « aura vraisemblablement des conséquences importantes sur les flux de transport entre l’Irlande, le Royaume-Uni et l’Europe continentale », « les ports français auront certainement un rôle clé à jouer ».
De nouvelles discussions sont en effet attendues pour l’après 2020, notamment dans le cadre de la proposition pour le mécanisme pour l’interconnexion en Europe.