« La visioconférence à haut niveau a commencé », a tweeté le porte-parole du président du Conseil européen Charles Michel, peu avant 13H00 GMT.
« L’UE est prête à intensifier les discussions, nous sommes disponibles 24/7. Injectons un nouvel élan aux négociations », avait peu avant souhaité la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, dans un message sur le réseau social.
Outre Boris Johnson, Ursula von der Leyen et Charles Michel (le représentant des 27), le président du Parlement européen David Sassoli, le négociateur de l’UE Michel Barnier assistent à la réunion côté européen. Son homologue britannique David Frost, le ministre d’Etat Michael Gove et l’ambassadeur auprès de l’UE Tim Barrow sont également présents.
Le Premier ministre britannique devrait se féliciter du fait que l’UE « a accepté d’intensifier les discussions en juillet » et souhaiter « un engagement et une énergie renouvelée pour la conclusion d’un accord d’ici la fin de l’été », a indiqué le 10 Downing street.
Pour Michel Barnier, la date limite d’un accord est le 31 octobre, afin de laisser le temps aux Etats membres et au Royaume-Uni de ratifier un traité sur la nouvelle relation entre Londres et Bruxelles, qui entrerait en vigueur le 1er janvier 2021.
C’est la première fois depuis le départ du Royaume-Uni, le 31 janvier, que Boris Johnson s’implique personnellement dans les discussions.
Après quatre cycles de négociation depuis mars, l’état des lieux est simple à résumer: Britanniques et Européens ont campé sur des positions irréconciliables, empêchant tout progrès. « On est nulle part », résume un haut responsable européen.
– Eté intense –
Quant à l’éventuelle prolongation d’un an, voire deux, de la période de transition qui se termine le 31 décembre 2020, le Royaume-Uni a clos le sujet vendredi en signifiant « formellement » à l’UE son refus de la prolonger, comme il n’avait cessé de le répéter depuis des mois.
Dès lors, sauf coup de théâtre, cette « conférence de haut niveau » – son appellation officielle – devrait surtout prendre acte des divergences. Et réitérer la volonté affichée des deux côtés de la Manche d’éviter un « no deal » catastrophique pour des économies déjà frappées de plein fouet par la pandémie de Covid-19.
Londres et Bruxelles sont déjà convenus, en amont de la réunion, d’accélérer les pourparlers. Le calendrier est plein pour juillet, avec des rencontres chaque semaine, tantôt à Bruxelles, tantôt à Londres, la plupart en comité restreint, pour avancer sur les dossiers les plus conflictuels.
Parmi eux, les garanties de concurrence équitable en matière fiscale, sociale ou environnementale (le « level playing field », ndlr), exigées par l’UE, qui craint de voir surgir une économie dérégulée à sa porte. Mais aussi le règlement des différends entre les deux parties ou la question explosive de la pêche.
En cas d’échec, les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers, s’appliqueraient aux relations commerciales entre les anciens partenaires.
Une perspective qui affole l’organisation patronale européenne Business Europe, « extrêmement préoccupée » par l’état des négociations.
Le secrétaire d’Etat britannique au commerce Greg Hands a rappelé lundi sur la radio publique allemande que Londres ne réclamait qu’une relation commerciale classique à l’instar de celle qui lie le Canada et l’UE, et rejetait les exigences de Bruxelles concernant le respect des conditions de concurrence.