« Ce qui me préoccupe, c’est l’état du pavillon français (…) Je veux que chacun se mobilise sur cet enjeu majeur pour le territoire français », a déclaré M. Cuvillier lors d’un point presse à Perros-Guirec (Côtes d’Armor), en clôture des journées d’études de l’association nationale des élus du littoral (ENEL).
« Les enjeux de l’avenir », a-t-il dit, ce sont aussi « la réglementation autour du soufre (ndlr: dans les carburants), et l’adaptation de la flotte aux conditions nouvelles » imposées par l’Union européenne, notamment en matière environnementale.
Egalement ministre de la Mer et de la Pêche, M. Cuvillier s’est montré particulièrement sensible à la crise que traverse Brittany Ferries, premier employeur de marins français et dont les navires battent pavillon français.
« Brittany Ferries, c’est un joyau, une histoire, un patrimoine industriel (…) Cela oblige les acteurs de Brittany Ferries et cela m’oblige aussi. Je souhaite que nous puissions aborder les choses sereinement, avec la volonté d’aboutir et la conscience de l’enjeu », a-t-il souligné.
Evoquant la liquidation judiciaire en janvier dernier de la compagnie maritime SeaFrance, établie dans sa région, le Nord-Pas-de-Calais, il a déclaré ne pas vouloir risquer qu’un jour « quelqu’un me regarde comme moi je peux regarder mes prédécesseurs pour avoir abandonné le pavillon français » dans ce dossier.
« Je suis d’un territoire où un Etat a abandonné un pavillon français, une société publique (…) J’ai eu à régler la situation de plus de 1.500 emplois (…) abandonnés par manque de volonté politique », a martelé le ministre.
SeaFrance employait 880 personnes en CDI jusqu’à sa liquidation judiciaire le 9 janvier. Ses actifs ont été attribués à l’exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel. Une nouvelle compagnie, « My ferry link », a repris à la mi-août les traversées entre Calais (Pas-de-Calais) et Douvres (Angleterre), toujours sous pavillon français, après avoir embauché 395 marins et sédentaires, majoritairement des ex-SeaFrance.
La Brittany Ferries, qui dessert la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne, connaît depuis plusieurs mois des difficultés financières.
Le 1er octobre, la direction a mis fin à un lock-out qu’elle imposait depuis dix jours à ses salariés qui contestaient par des grèves les modalités d’un « plan de compétitivité » réduisant les coûts salariaux.
La Brittany Ferries emploie 2.500 personnes, dont 1.700 marins, pour quelque 4.500 emplois indirects, essentiellement en Bretagne et en Normandie.
GROUPE EUROTUNNEL