« Brittany Ferries confirme sa décision de mettre fin au contrat pour la construction de son prochain navire au GNL, le Honfleur », a indiqué à l’AFP la compagnie, confirmant une information de l’hebdomadaire Le Marin.
« La compagnie communiquera sur cette nouvelle dans les prochains jours », a-t-elle ajouté, faisant par ailleurs savoir qu’elle prévoyait une perte de chiffre d’affaires entre mars et fin octobre comprise entre 200 et 250 millions d’euros.
En 2019, son chiffre d’affaires avait atteint 469 millions d’euros.
Selon Le Marin, le chantier FSG, situé dans le nord de l’Allemagne, a déposé le bilan en mai.
Le Honfleur, d’un coût de 180 millions d’euros, devait être le premier navire français de transport de passagers propulsé au GNL, un carburant qui limite significativement les émissions polluantes. Il devait aussi être le ferry au GNL « le plus grand et le plus moderne d’Europe », selon la compagnie.
Sa construction avait commencé en mars 2018. Sa coque avait été mise à l’eau en décembre de la même année lors d’une cérémonie à laquelle avaient assisté plusieurs centaines de personnes. Mais le chantier a ensuite accumulé les retards.
Le navire devait entrer en service en juillet 2019 sur la ligne Caen-Ouistreham/Portsmouth, dans le sud de l’Angleterre, la plus fréquentée de la compagnie, avec 922.000 passagers et 280.000 voitures transportés chaque année.
Avec 187 mètres de long, il devait pouvoir embarquer près de 1.680 passagers et 130 remorques de fret ou 550 voitures et 64 remorques de fret.
Le GNL est un carburant d’avenir dans le transport maritime, avec une réduction quasi totale des émissions de soufre, mais également d’oxydes d’azotes (NOx). Il permet également de réduire de 20 à 25% les émissions de dioxyde de carbone (CO2).
Brittany Ferries emploie entre 2.400 et 3.200 personnes selon la saison. En 2019, la compagnie a transporté 2,5 millions de passagers, 866.000 voitures et 201.500 camions entre la France, le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Espagne.
Des députés ont demandé lundi au Premier ministre Edouard Philippe des « mesures d’urgence » pour les entreprises de transport transmanche de passagers, soulignant qu’elles n’étaient pas rattachées au plan de relance du tourisme, bien qu’elles contribuent à son essor.