En ouverture des débats dans l’hémicycle sur le projet de loi de programmation militaire 2024-2030 (LPM), le ministre a soutenu un texte qui « ne propose pas une rupture fondamentale avec notre modèle historique », mais suggère de l' »adapter » dans un contexte de « compétition plus dure entre grandes puissances, sur fond de prolifération nucléaire ».
Le texte doit « poursuivre une réparation d’un outil de défense abîmé dans le passé par des politiques court-termistes », a encore affirmé le ministre.
Anticipant les critiques des oppositions qui dénoncent des effets d’annonce, le ministre a invité les députés à « un moment de vérité politique », et à un débat « modèle contre modèle ».
Si les 413,3 milliards promis constituent une nette hausse par rapport à la précédente loi (295 milliards pour 2019-2025), les oppositions entendent attaquer le texte par plusieurs fronts, notamment par le sujet des 13,3 milliards qui dépendront de ressources extra-budgétaires. « Elles ont toujours existé », a martelé M. Lecornu.
Les opposants à cette LPM lui reprochent également de repousser les hausses de budget les plus importantes après 2027, et la fin du second quinquennat Macron.
Critiquant ceux qui ont « réduit les budgets de nos armées quand ils étaient aux responsabilités », une allusion aux LR et aux socialistes, le ministre a souligné que les hausses budgétaires accordées aux armées ont débuté dès le précédent quinquennat.
« Nos dépenses militaires doivent rester soutenables pour nos finances publiques », a-t-il aussi insisté, alors que l’opposition entend contraindre le gouvernement à investir davantage pendant ce quinquennat.
M. Lecornu a également avancé que les investissements étaient définis « en fonction du besoin » des armées et « de la capacité de nos industriels à produire ».
Le texte doit permettre de moderniser la dissuasion nucléaire, d’améliorer le traitement des troupes, et aussi d’investir dans le cyber, le spatial et les fonds marins. Une trentaine de milliards doivent couvrir l’inflation.
Mais la LPM entraînerait aussi un décalage de livraisons de plusieurs équipements majeurs (blindés Scorpion, avions Rafale, frégates de défense et d’intervention…), ce qui inquiète dans l’opposition.
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