Les proches des cinq marins tués lors du naufrage pensent que le 15 janvier 2004, le chalutier qui pêchait au large des Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre) a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans ses filets. Le lendemain du drame, un exercice de l’Otan, impliquant les marines de plusieurs pays, devait se tenir dans la zone.
Aperçu dans la zone du naufrage, le sous-marin néerlandais Dolfijn a-t-il commis une faute ou agi de manière incorrecte ce jour-là? « Non », a assuré le capitaine Jeroen van Zanten, des forces sous-marines néerlandaises, interrogé par visioconférence devant la Haute Cour de Londres.
La justice britannique tente depuis plus d’une semaine de faire la lumière sur les circonstances de l’accident, inexpliquées à ce jour, après la fin en 2016 de la procédure judiciaire en France, non concluante.
Tout en reconnaissant que les sous-marins pouvaient poser un danger pour les bateaux de pêche, le capitaine van Zanten a souligné que des procédures existaient pour prévenir les accidents ou, en cas de collision, « réduire les dommages et sauver des vies ».
Selon une déclaration écrite du commandant du Dolfijn de l’époque, Frederik van Driel, le submersible a tout le temps navigué en surface entre le moment où il a quitté le port de Den Helder (nord des Pays-Bas) le 13 janvier et celui où il a plongé, le soir du 15 janvier, plusieurs heures après le naufrage du Bugaled Breizh.
Au moment du naufrage, vers 12H25, le Dolfijn se trouvait à environ 12 milles nautiques et il est arrivé sur place aux environs de 14H00 pour prendre part, plusieurs heures durant, aux opérations de recherche avant de poursuivre sa route.
Le capitaine van Zanten, qui n’était alors pas à bord du sous-marin, a souligné que ces déclarations concordaient avec le journal de bord du Dolfijn et qu’il n’y avait aucune raison de les mettre en doute.
Interrogé par un représentant des familles, il a toutefois admis que le Dolfijn n’avait pas communiqué sa position durant plusieurs heures après le naufrage et qu’il n’avait pas conservé trace de ses communications avec d’autres bateaux.
Doit-on dès lors uniquement se fier à ce qu’affirme le Dolfijn sur ses positions? « C’est correct », a concédé le militaire.