Câbles coupés en Baltique: pas de preuve d’acte délibéré du navire chinois (enquête technique)

Stockholm, 15 avr 2025 (AFP) – Aucune preuve n’a été relevée qu’un vraquier battant pavillon chinois a traîné intentionnellement son ancre lorsqu’il a sectionné deux câbles sous-marins dans la mer Baltique l’an dernier, indique mardi l’Autorité suédoise d’enquête sur les accidents (SHK).

Cette enquête technique a été conduite en parallèle de l’enquête judiciaire menée en Suède pour « sabotage », après les incidents des 17 et 18 novembre et toujours en cours.

Le 17 novembre, le câble de télécommunications Arelion reliant l’île suédoise de Gotland à la Lituanie a été endommagé. Le lendemain, le câble de communication C-Lion 1 reliant la Finlande à l’Allemagne a été coupé au sud de l’île suédoise d’Öland.

Dans un rapport publié mardi, l’Autorité suédoise d’enquête sur les accidents (SHK) a constaté que le Yi Peng 3 avait coupé les deux câbles de télécommunications après avoir traîné son ancre au large de la côte sud-est de la Suède pendant un jour et demi en novembre 2024, sur 180 milles nautiques.

La SHK a toutefois déclaré qu’elle n’était pas en mesure de conclure définitivement que le navire, construit en 2001 et appartenant à la société chinoise Ningbo Yipeng Shipping Co, l’avait fait délibérément.

« Il existe deux scénarios possibles pour l’incident, dont l’un est que le navire a délibérément jeté l’ancre pour endommager l’infrastructure », écrit l’autorité.

« L’argument contre cette hypothèse est le risque délibéré que représente pour le navire la libération de l’ancre à grande vitesse, avec un risque élevé que le navire soit endommagé et l’équipage manipulant l’ancre blessé lors de la libération », ajoute-t-elle.

« L’autre possibilité est que l’ancre se soit détachée parce qu’elle était mal ou pas du tout attachée », a déclaré la SHK.

Toutefois, l’absence de dommages au navire et le temps que l’ancre a passé au fond de la mer « plaident dans une certaine mesure contre ce scénario », a ajouté la SHK.

La SHK souligne qu’elle n’a été autorisée à monter à bord pour examiner l’ancre du Yi Peng 3 et interroger les membres de l’équipage que plus d’un mois après l’incident, et qu’elle n’a eu accès à aucune donnée électronique.

La Finlande et l’Allemagne ont aussi ouvert des enquêtes sur ces incidents.

De nombreux experts et dirigeants politiques ont attribué à la « guerre hybride » menée par la Russie la série d’incidents survenus dans la mer Baltique depuis l’invasion de l’Ukraine.

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