Bien que « l’essence sans plomb et le diesel transportés par le navire » étaient classés comme « produits soumis aux sanctions contre la Russie », les douanes ne vont pas ouvrir d’enquête criminelle puisque le Eagle S, qui bat pavillon des Îles Cook, n’avait pas l’intention de pénétrer dans les eaux territoriales finlandaises, ont-elles indiqué.
« Les entretiens menés au cours de l’enquête préliminaire montrent que le navire est entré dans les eaux territoriales finlandaises à la demande des autorités finlandaises, de sorte que l’équipage ne peut être considéré comme ayant intentionnellement introduit les carburants dans les eaux territoriales finlandaises », ce qui aurait constitué un viol de « la législation sur les sanctions », ont justifié les douanes.
Le Eagle S avait été saisi par les autorités finlandaises le 28 décembre dans le cadre d’une enquête criminelle sur des soupçons de sabotage. Il avait été ensuite interdit de navigation début janvier en raison de « graves défaillances ».
Il va rester immobilisé « pour le moment », ont-elle ajouté.
Le 25 décembre, le câble électrique EstLink 2 et quatre câbles de télécommunications reliant la Finlande et l’Estonie, situés sur la côte est de la Finlande, ont été détruits. La police finlandaise soupçonne le pétrolier d’avoir intentionnellement laissé traîner son ancre sur plusieurs dizaines de kilomètres sur le fond marin.
L’ancre a été remontée l’après-midi du 6 janvier et se trouve entre les mains des autorités finlandaises.
Huit des marins du Eagle S sont suspectés d’être impliqués dans les dégradations des câbles et ont interdiction de quitter le territoire finlandais.
Une enquête a été ouverte en Finlande pour déterminer la nature exacte des dommages ainsi que le déroulé des événements.
La Suède et la Finlande, qui ont récemment rejoint l’Otan, sont particulièrement attentives aux incidents récurrents en mer Baltique.
Ces dégradations, ciblant les infrastructures énergétiques et de communication, s’inscrivent, selon des experts et responsables politiques, dans le contexte d’une « guerre hybride » menée par Moscou contre les pays occidentaux, dans ce vaste espace maritime bordé par plusieurs membres de l’Otan et par la Russie.
La « flotte fantôme » est un terme qui désigne des navires souvent vieillissants, mal assurés et opérés sous pavillon étranger, accusés d’être utilisés par la Russie pour contourner les sanctions occidentales en transportant son pétrole sous embargo.