Le tribunal condamne cependant l’Equipe Cousteau – association présidée par la seconde épouse de l’explorateur, Francine Cousteau – à déménager à ses frais le navire, actuellement dans un hangar du chantier, dans un délai de quatre mois sous astreinte de 1.000 euros par jour de retard, selon le jugement dont l’AFP a obtenu copie.
En janvier 1996, un an avant le décès du commandant Cousteau, le navire océanographique avait fait naufrage à Singapour. Remis à flots, il avait rejoint en 2007 Concarneau et le chantier Piriou où il devait être restauré.
Mais, début 2009, les travaux avaient été interrompus en raison d’un différend entre les deux parties.
L’Equipe Cousteau estimait que Piriou avait commis des fautes, telles que des malfaçons et l’arrêt des travaux, tandis que le chantier faisait valoir que l’association avait changé la destination du navire, passant de sa transformation en musée à son utilisation « pour des représentations itinérantes incluant des traversées transocéaniques », ce qui nécessitait des travaux beaucoup plus importants.
Le tribunal condamne l’Equipe Cousteau à déménager le navire à ses frais, considérant notamment qu’elle n’a « pas apporté la preuve de son information précise quant au devenir du navire auprès de la société Piriou ».
Le tribunal estime par ailleurs les sommes à régler afin de solder les comptes de chacune des parties. Il condamne ainsi Piriou à payer à l’Equipe Cousteau quelque 138.000 euros au titre d’un trop payé et cette dernière à verser au chantier près de 100.000 euros au titre de travaux non réglés.
L’Equipe Cousteau a annoncé dans un communiqué son intention de faire appel, assurant avoir eu, « dès le début des travaux », la volonté « de faire renaviguer » le navire. Elle ajoute par ailleurs maintenir « ses prétentions quant aux malfaçons » dont elle accuse le chantier et se félicite que les juges aient « reconnu le trop-perçu par le chantier » en leur faveur.
« Je prends acte avec satisfaction du fait que le tribunal de commerce de Quimper solde, comme je l’espérais, par sa décision, le différend financier qui nous séparait de la fondation Cousteau », a réagi de son côté le PDG du chantier naval Pascal Piriou dans un courriel à l’AFP, se félicitant également que « rien ne s’oppose plus au départ du bateau de Concarneau ».
Une pétition est actuellement en ligne, sur la plateforme change.org, pour demander à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti de « sauver la Calypso », en classant le navire au titre du « patrimoine national ». Elle recueillait vendredi soir plus de 8.000 signatures.
Mort en juin 1997 à Paris, Jacques-Yves Cousteau a utilisé à partir de 1950 et pendant plus de 40 ans la Calypso, un ancien dragueur de mines de 43 mètres, pour sillonner les océans et produire des films sur les fonds marins qui ont fait le tour du monde.