Selon le journal, qui cite des sources concordantes, M. Cameron a envoyé cette lettre au président français en milieu de semaine « pour lui rappeler l’importance que le Royaume-Uni attache à son lancement en coopération bilatérale ».
Le projet de missile anti-navire léger (ANL), destiné à équiper les hélicoptères pour les combats dans les eaux côtières, est un des projets inscrits dans le traité de Lancaster House, signé en 2010 pour développer les coopérations franco-britanniques dans la défense.
M. Cameron « aurait demandé dans son courrier au président français de l’appeler, si la France -finalement- devait renoncer », écrit le spécialiste de la défense des Echos.
Le journal ajoute que le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, avait écrit début janvier à son homologue français Jean-Yves Le Drian, lui signifiant qu’il n’attendrait pas au-delà de fin février pour connaître la position de Paris.
L’ALN, baptisé FASGW en Grande-Bretagne, doit équiper les hélicoptères Wildcat fabriqués par AgustaWestland (groupe italien Finmeccanica) que la Royal Navy a commencé à recevoir.
Antoine Bouvier, le PDG du fabricant de missile européen MBDA, qui a financé le développement de ce missile, était sorti de sa réserve le 18 février pour tenter d’arracher une décision de la France.
« Si les Français ne prennent pas de décision sur l’ANL, nous ferons ce programme quoi qu’il arrive, mais ce sera alors un programme britannique », avait-il déclaré à La Tribune.
Le programme ANL, évalué à quelque 400 millions d’euros, est celui qui permettra à MBDA (coentreprise du britannique BAE Systems, de l’européen EADS et de Finmeccanica) de passer de la duplication actuelle des moyens des trois pays à une spécialisation qui réduira les coûts.
Les accords de Lancaster prévoient que la coopération dans le secteur des missiles « servira de test pour des initiatives dans d’autres secteurs industriels ».