Les deux adultes et neuf jeunes mammifères marins, appelés « baleines tueuses » en Amérique du Nord, « sont libres grâce à Mère nature », s’est réjoui par téléphone Peter Inukpuk, l’édile d’Inukjuak, communauté de 1.200 habitants située à 1.500 km au nord de Montréal.
Une vidéo publiée sur le site de la télévision canadienne CBC avait montré précédemment que les baleines étaient contraintes de respirer à la surface de l’eau à tour de rôle par un trou dans la glace.
Le trou était en train de se refermer et les orques « étaient dans un état de panique » dangereux, a raconté M. Inukpuk, dont le village se trouvait à une trentaine de kilomètres du piège.
Mais, heureusement, a-t-il expliqué, « la nouvelle lune a activé un courant marin » qui a ouvert la banquise et créé un chenal jusqu’aux eaux libres de glace, à environ 35 km de là.
La douzaine d’orques avait été aperçue dans son petit trou d’eau pour la première fois mardi midi, a-t-il dit. Immédiatement, il avait réclamé l’aide du gouvernement fédéral, espérant l’envoi d’un brise-glace des gardes-côtes pour créer un chenal dans la banquise.
Cette option était toutefois vaine: le navire le plus proche « était à 10 jours de mer, loin dans l’Arctique », a-t-il déclaré.
Pour tenter de sauver coûte que coûte la vie des mammifères, le village avait tenu mercredi un conseil spécial qui avait décidé d’élargir manuellement le trou, a indiqué le maire de ce village sans supermarché et où la chasse est encore pratiquée par tous les habitants.
Cette option avait été envisagée car la glace n’est pas épaisse et la baie d’Hudson est gelée depuis seulement trois jours, a-t-il fait valoir. « C’est un hiver très chaud, avant le réchauffement climatique, on recevait bien plus de neige », a conclu le maire inuit.