Plus ancienne entreprise d’Amérique du Nord, la compagnie, fondée en 1670 pour acheter des fourrures aux Amérindiens et aux Inuits, a cédé son immeuble de six étages de Winnipeg (centre) à l’Organisation des chefs du Sud (OCS), qui représente 34 Premières Nations dans la province du Manitoba.
« Le parcours de vérité et de réconciliation de la HBC exige des gestes qui démontrent notre volonté de cheminer aux côtés des communautés autochtones », a déclaré Richard Baker, gouverneur et président de l’entreprise.
Lors d’une cérémonie, le grand chef de l’OCS Jerry Daniels a offert au gouverneur Baker des peaux de castor et de wapiti, ce qui aurait été offert à l’époque par la HBC à la monarchie britannique sous forme de loyer pour les territoires de l’ouest du Canada, avant même que le pays n’existe.
Le grand chef Daniels a indiqué que ce don de la HBC représentait un « geste de réconciliation significatif ».
Sur place dans la capitale provinciale vendredi pour en faire l’annonce, le Premier ministre du Canada a lui parlé d’une « journée historique » pour la réconciliation.
« L’annonce d’aujourd’hui est bien plus qu’un simple édifice. C’est un signe de reconstruction, de confiance renouvelée, de ponts rebâtis et de relations renouvelées », a déclaré Justin Trudeau lors d’une conférence de presse.
Le détaillant, qui aujourd’hui vend entre autres vêtements, articles pour la maison et meubles, a ouvert ce magasin en 1923.
L’édifice, qui fait partie des six premiers à avoir été érigés au Canada, doit être transformé à partir de cet automne pour créer près de 300 logements abordables destinés aux autochtones de la région.
La reconfiguration de l’immeuble permettra également d’abriter un musée consacré aux Premières Nations, une galerie d’art, des restaurants et des boutiques.
Originellement appelée la Compagnie des aventuriers d’Angleterre, l’entreprise est née sous l’impulsion de deux Français qui convainquirent de riches Anglais et la Couronne britannique de leur accorder les fonds et le mandat royal pour régner sur des millions de kilomètres carrés autour de la Baie d’Hudson, une vaste avancée de l’Océan arctique.
Plusieurs forts sont alors établis pour permettre le commerce des fourrures avec les autochtones. Ces derniers sont payés en produits manufacturés, et notamment avec les couvertures de « La Baie » qui constituent aujourd’hui encore un objet emblématique de l’entreprise.
gen/tib/ube