« La situation actuelle, quoique délicate, constitue un défi de plus que nous affrontons ensemble et que nous sommes confiants de résoudre », a annoncé dans un communiqué l’administrateur de l’ACP Jorge Quijano.
« Le peuple panaméen peut être sûr que l’élargissement de notre canal se réalisera dans les meilleurs délais et au meilleur coût possible, dans le cadre des termes du contrat », a-t-il ajouté.
Le lundi 20 janvier, arrivera à échéance un ultimatum du consortium international Groupe Uni pour le canal (GUPC), qui a menacé fin décembre de suspendre les travaux si l’ACP ne verse pas la somme de 1,6 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d’euros) pour couvrir des surcoûts dus à des problèmes géologiques. Une somme considérable comparée au montant total du contrat liant les deux entités, de 3,2 milliards de dollars.
Le 10 janvier, Manuel Manriquez, représentant de l’entreprise espagnole du BTP Sacyr, actionnaire majoritaire du consortium, a toutefois assuré à l’AFP que son groupe avait « l’intention d’exécuter le contrat » et ne délaissera le chantier « sous aucun prétexte.
La semaine dernière, après une médiation de la ministre espagnole de l’Equipement Ana Pastor au Panama, des offres financières sur des avances de fonds ont été formulées de part et d’autre, mais aucun accord n’a pour l’instant été signé.
L’ACP a proposé une avance de 100 millions de dollars, en plus du report d’un remboursement de 83 millions de dollars déjà avancés au GUPC, et demandé que celui-ci s’engage à verser de son côté 100 millions de dollars. En réponse, le consortium a réclamé à l’ACP une avance de 400 millions pour les travaux, en attendant de trouver une solution définitive au conflit.
Aucune autre réunion n’a pour l’heure été convoquée d’ici le 20 janvier.
Les travaux pharaoniques d’élargissement, d’un montant total de 5,2 milliards de dollars, ont commencé en 2009 et devaient initialement se terminer en 2014 afin de coïncider avec le centenaire du canal. Mais leur achèvement a été repoussé à 2015 après un premier désaccord dès le début du chantier entre l’ACP et le GUPC sur la qualité du ciment utilisé.
L’essentiel de l’ouvrage porte sur la construction d’une nouvelle série d’écluses, prise en charge par le GUPC, pour permettre le passage de navires transportant jusqu’à 12.000 conteneurs, soit plus du double de la charge actuelle autorisée. L’ACP évalue également à 72% l’évolution globale des travaux.
Long de 80 km, le canal de Panama, par lequel transite 5% du commerce maritime mondial, a été inauguré en 1914 et avait été rétrocédé par les États-Unis au Panama en 1999.
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SACYR