France Nature Environnement et Sea Shepherd dénoncent comme insuffisant un plan présenté par le gouvernement en mai 2021 pour faire baisser les captures accidentelles. La France est depuis juillet 2020 sous le coup d’une procédure d’infraction de la Commission européenne, qui estime que le pays ne remplit pas ses obligations envers cette espèce protégée.
L’Etat n’ayant pas répondu aux demandes des associations lui enjoignant de renforcer ce plan, elles attaquaient devant le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative du pays, ce « refus implicite ». Et réclamaient selon une procédure d’urgence la fermeture de janvier à mars 2022 « des pêcheries françaises concernées par les captures de cétacés » dans le golfe de Gascogne afin de faire baisser le nombre des ces décès.
Chaque hiver, des centaines de cadavres de cétacés échouent sur le littoral atlantique français et selon l’observatoire scientifique Pelagis, les captures accidentelles par des engins de pêche sont une des principales causes de mortalité.
Sea Shepherd demandait par ailleurs l’obligation d’installer des caméras de surveillance sur les bateaux et la présence d’observateurs.
Les représentants des associations ont une nouvelle fois dénoncé à l’audience l’insuffisance, selon elles, des mesures déjà prises, comme l’installation de « pingers », dispositifs acoustiques pour éloigner les cétacés, face à l’augmentation des échouages depuis cinq ans.
Les représentants du gouvernement ont pour leur part défendu ces mesures et insisté sur les conséquences économiques d’une telle interdiction temporaire.
Une fermeture de deux semaines fin janvier début février engendrerait des pertes directes de 8 millions d’euros pour les armateurs et pêcheurs et de 15 millions d’euros pour l’ensemble de la filière, selon le ministère de la Mer. Une fermeture de trois mois aurait un coût direct de 40 millions d’euros et de 67 millions en prenant en compte l’ensemble de la filière, selon ces chiffres.
Estimant ces « pertes de court terme surévaluées », les représentants des associations ont en outre assuré qu’elles pourraient être compensées par des fonds européens et du plan de relance.
La décision devrait être rendue « dans le courant de la semaine prochaine » selon la juge en charge du dossier.
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