Il y a dans le monde plus de 500 projets de production d’électro-carburants ou e-fuels fabriqués à partir d’hydrogène, produit à partir de sources décarbonées comme les énergies renouvelables ou le nucléaire, selon cet organisme, qui fédère des représentants d’énergéticiens, mais aussi Airbus, Air France-KLM ou CMA-CGM.
Quelque 77 d’entre eux, répartis dans le monde entier dont 5 en Europe, disposent d’une capacité de production annuelle de plus de 200.000 tonnes équivalent pétrole (ktep). Une dizaine a atteint le stade de la décision finale d’investissements
« Là où les projets sont le plus nombreux est là où le prix de l’électricité est le plus bas » notamment les pays du Sud, pointe Charlotte de Lorgeril, du cabinet Sia Partners et porte-parole du Bureau français des e-fuels.
La grande majorité (66), concerne des projets de production d’e-ammoniac, principalement destinée à la production d’engrais azoté et qui pourrait à terme être utilisé comme carburant marin.
Cinq autres sont destinés à la production d’e-methanol, une molécule très utilisée dans l’industrie mais aussi pour le transport maritime et cinq pour la production d’e-kérosène, destiné à l’aviation. Ceux-là sont davantage implantés dans les centres de consommation, en Europe et en Amérique du Nord.
En France, le Bureau a recensé 24 projets de production de carburants de synthèse, dont 7 en cours de développement à l’échelle industrielle. Ils représentent une capacité de production annuelle équivalente à 528.000 tonnes de pétrole (tep), principalement pour du kérosène et du méthanol de synthèse.
Leur production nécessitera entre 14 et 18 TWh d’électricité par an, soit l’équivalent de 3% de l’ensemble de la production électrique française.
Ces énormes quantités d’électricité sont principalement exigées par l’électrolyse de l’eau, dans laquelle on fait passer un courant électrique pour en extraire l’hydrogène.
« La France a une électricité relativement bon marché et en grande quantité, on demande à ce qu’une partie soit dédiée aux e-fuels pour lancer la filière », plaide Cédric de Saint-Jouan, président de Vol-V, également porte-parole du Bureau.
A partir de 2035, il faudra développer selon lui des capacités de production électrique supplémentaires pour accompagner la montée en puissance de la filière alors que les besoins d’énergie décarbonée des transports maritimes et aériens croîtront.
« Il y a les compétences et les savoir-faire, la France n’est pas en retard, elle est juste sur la ligne de départ et tout est réuni pour que ça fonctionne » pourvu que l’Etat accompagne l’éclosion de la filière, selon lui.