« Le droit est de notre côté », a assuré vendredi en marge de ce rassemblement Frédéric Alpozzo, délégué CGT de l’ex-SNCM, passée officiellement cette semaine dans le giron du groupe corse Rocca.
« Cette ligne n’est pas naturelle, elle détruit la délégation de service public », a-t-il aussi déclaré à la presse, évoquant la ligne lancée par Corsica Linea, une compagnie née du rapprochement du consortium d’entrepreneurs corses Corsica Maritima, et de l’armateur Daniel Berrebi, deux des candidats à la reprise de la SNCM écartés par le tribunal de commerce au profit de Rocca.
« Il n’y pas la place pour une compagnie low cost sur le trafic de marchandises », a poursuivi M. Alpozzo, dénonçant « un navire qui contourne le droit français ».
Les marins de l’ex-SNCM, dont le nouveau nom commercial n’est pas encore connu, et de La Méridionale –soit les deux compagnies se partageant à l’heure actuelle la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale entre Corse et continent– sont en grève depuis mardi contre le lancement de cette nouvelle ligne.
Certains d’entre eux ont également empêché à plusieurs reprises ce cargo danois, le Stena Carrier, de pénétrer dans le port de Marseille. Le tribunal de grande instance de la ville doit rendre vendredi après-midi une décision sur un référé déposé par Corsica Linea demandant le déblocage de son navire.
« Certains salariés ont entravé l’entrée de ce navire comme un cri de détresse pour faire respecter la loi dans ce pays », a estimé Frédéric Alpozzo: « Le droit est de notre côté, mais on n’est plus dans un état de droit ».
« C’est ça la république des droits de l »homme? faire venir des travailleurs avec des contrats de leur pays d’orighine pour qu’ils n’aient pas de droits sociaux en France? C’est ça les pavillons internationaux! », a-t-il aussi lancé dans un discours prononcé lors du rassemblement organisé au pied du Danielle-Casanova, un des navires de la SNCM.
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