Cargo échoué: pas de faute pénale identifiée, pompage repoussé au week-end

« Nous avons préféré sécuriser les conditions de travail », des experts mandatés pour ce pompage, a annoncé à la presse le sous-préfet de Bayonne vers 18H00, soit cinq heures après le début d’opérations visant à pomper quelque 70 tonnes de gasoil d’un réservoir du cargo.

La trappe d’accès au réservoir a pu être soulevée, a précisé le sous-préfet, mais elle a du être refermée car le gasoil s’en échappait.

L’aspiration du gasoil devrait commencer samedi à 16H00, une fois la coque percée, avec des pompes qui ont pu être installées vendredi et seront reliées au réservoir à l’aide de vannes, sécurisant les conditions de travail des techniciens, a expliqué le sous-préfet Patrick Dallennes.

Les conditions météo devraient être favorables avec des coefficients de marée plus faibles, a-t-il ajouté.

Vendredi après-midi, un camion citerne s’était positionné à côté de la proue du Luno, vraquier de 100 mètres qui s’est scindé en trois parties après son naufrage spectaculaire mercredi matin à l’entrée du port de Bayonne. Victime d’une avarie, il était parti à la dérive, heurtant une digue à Anglet.

Vingt tonnes de carburant, situées dans une cuve dans la partie arrière du cargo, se sont « vraisemblablement dispersées » depuis l’échouage en raison de la houle, avait rappelé jeudi le sous-préfet, écartant une pollution directe des plages.

Une société néerlandaise spécialisée dans l’assistance aux navires en difficulté, Smit Salvage, mène les opérations de pompage, avec un créneau étroit correspondant à la marée basse.

Lors d’une conférence de presse à Bayonne la procureur, Anne Kayanakis, a indiqué d’une avarie machine, ou plutôt deux avaries consécutives, sont l’hypothèse privilégiée par l’enquête, qui n’a relevé à ce stade « pas de faute pénale », ni « manquement » apparent.

« Il n’y a pas de faute pénale à cette heure (…), on part sur une avarie de machine à l’origine du naufrage », a déclaré la procureur, qu’une enquête judiciaire avait été ouverte jeudi.

« A l’heure qu’il est on ne peut pas confirmer qu’il y ait eu négligence de la part du navire, il est prématuré d’en dire plus », a ajouté Mme Kayanakis, précisant qu' »aucun témoignage ne met en cause la conduite du commandant et des membres de l’équipage, au contraire », ni n’évoque de « comportements désordonnés » ou de « panique ».

En outre, a rappelé la magistrate, le bateau avait fait l’objet de vérifications et les certificats délivrés « n’avaient pas révélé d’anomalie ».

Selon le scénario établi du naufrage, une première avarie est survenu au moment ou le « Luno » s’est présenté pour entrer dans le port de Bayonne après en avoir reçu la permission, vers 9H30. Le moteur est reparti mais « une deuxième avarie électrique, conjuguée aux conditions météo alors, a fait que le navire n’était plus manoeuvrable ».

Les onze membres d’équipage ont été entendus par la section de recherches de la gendarmerie maritime de Brest, chargée de l’enquête. Ils sont « très éprouvés » et devaient regagner l’Espagne dans le courant de vendredi, a précisé Mme Kayanakis.

L’enquête judiciaire vise les infractions d’échouement par négligence ou non-respect des règlements maritimes (passible de 6 mois de prison et 15.000 euros d’amende), de pollution des eaux due à un accident de mer (800.000 euros) et blessures involontaires avec ITT inférieures à 3 mois (un an de prison et 15.000 euros), a souligné la procureur.

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