« Aujourd’hui, la mer est la plus forte. Il nous reste un créneau favorable demain lundi pour tenter de passer une remorque. Les équipes sur place feront encore une fois tout leur possible pour réussir cette opération », a déclaré le vice-amiral d’escadre lors d’une conférence de presse.
La nouvelle tentative de remorquage doit commencer lundi au lever du jour, a-t-il précisé.
« Mais si la remorque n’est pas passée demain dans la journée, le Modern express s’échouera sur la côte sableuse du département des Landes entre lundi soir et mardi soir », a-t-il affirmé.
« Au fil des heures nous préciserons le point d’échouage et l’heure attendue », a précisé le préfet. « Nous accompagnerons bien sûr le navire jusqu’au point d’échouage, en tentant jusqu’au dernier moment de stopper cette dérive. Tout sera fait ensuite pour maîtriser les conséquences de l’échouage », a-t-il expliqué.
« La cargaison ne présente pas de danger pour l’environnement. Les soutes à gazole de propulsion du navire sont intègres, nous n’avons détecté ces derniers jours aucune fuite de carburant, donc nous considérons que la coque est aujourd’hui étanche. Mais lors de l’échouage, des brèches pourraient se produire dans les soutes, entraînant une pollution limitée », a considéré le vice-amiral d’escadre.
Les moyens de traitement et de confinement des éventuels rejets sont déjà en cours de mise en place, a-t-il assuré. « Si le bateau venait à s’échouer, nous prendrions un plan Polmar (pollution marine mer) et la préfète des Landes prendrait un plan Polmar terre pour traiter les pollutions qui viendraient à terre ».
« Je ne crains pas du tout de marée noire », a toutefois assuré le préfet maritime.
Il a expliqué vouloir « dans toute la mesure du possible éviter cet échouage ». Mais si le navire s’échoue, « le renflouement aujourd’hui me parait peu probable, étant donné l’état du navire et sa gîte, et sa taille, je pense que c’est plutôt vers un démantèlement que l’on s’orientera », a-t-il expliqué.
Le Modern express, cargo roulier de 164 mètres de long transportant 3.600 tonnes de bois débité et des engins de travaux, se trouvait dimanche midi à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Arcachon.
La météo restait très défavorable dimanche, ne permettant pas de nouvelle tentative de remorquage. Et il est « totalement impossible » de tenter de redresser le cargo, qui présente une forte gîte de 40 à 50 degrés, a affirmé le vice-amiral d’escadre.
Le Modern express transporte, outre sa cargaison, 300 tonnes de fioul de propulsion. A titre de comparaison, le pétrolier Prestige, naufragé en novembre 2002 au large de la Galice, transportait 77.000 tonnes de fioul, dont 63.000 tonnes s’étaient déversées. « Cela n’a rien à voir avec le Modern express », a dit le préfet.
Le Modern express, de construction récente (2001) et immatriculé au Panama, avait émis mardi un signal de détresse à 280 km de la pointe Nord-Ouest de l’Espagne, à la suite d’une forte gîte, peut-être due à un désarrimage de sa cargaison. Ses 22 hommes d’équipage avaient été évacués par des hélicoptères espagnols.