« L’Etat doit tout mettre en oeuvre pour que nos emplois et nos activités stratégiques ne passent sous la bannière d’un autre pays, partenaire mais néanmoins concurrent », a déclaré à l’AFP M. Retailleau.
Le président de la région des Pays de la Loire souhaite que « Fincantieri n’obtienne pas la majorité du capital en deçà de 50%, ou, une solution plus radicale, que l’Etat préempte l’accord, disposant de 60 jours depuis la signature ».
Le groupe italien Fincantieri a signé le 19 mai un accord pour le rachat de 66,66% des chantiers navals de Saint-Nazaire à son actionnaire actuel, STX Europe AS, pour 79,5 millions d’euros. L’Etat français détient 33,3% du capital de STX France.
Fincantieri, qui emploie 19.200 personnes dans le monde, était le seul candidat à avoir déposé une offre pour reprendre STX France, filiale florissante du groupe sud-coréen en difficulté, STX Offshore and Shipbuilding.
Mais le gouvernement français refusant que Fincantieri devienne actionnaire majoritaire, le groupe italien devra céder des parts.
Selon l’accord de principe longuement négocié, le constructeur italien devrait reprendre 48% du capital des chantiers de Saint-Nazaire. Il devra rester minoritaire pendant au moins huit ans et sera accompagné d’un investisseur italien indépendant, la Fondazione CR (Cassa di Risparmio) Trieste, qui devrait avoir autour de 7% du capital.
Côté français –où le gouvernement a changé après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence– l’Etat conserverait un tiers du capital et un droit de veto, tandis que le constructeur militaire public français DCNS entrerait à hauteur de 12%.
Dans une lettre adressée à M. Macron, M. Retailleau « craint un transfert de l’emploi et du savoir-faire de la France vers l’Italie ».
Sa crainte porte également sur « l’arrivée soudaine d’une fondation italienne la Fondazione CR, dont l’autonomie est d’autant moins prouvée qu’elle participe au capital de Fincantieri », poursuit-il dans sa lettre.
Les chantiers navals de Saint-Nazaire, qui comptent 2.600 employés et font travailler environ 5.000 employés d’entreprises sous-traitantes, apportent un carnet de commandes de 12 milliards d’euros, avec des commandes jusqu’en 2026.
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