Les responsables de l’entreprise, située à Bourcefranc-le-Chapus, n’avaient pas remarqué le vol, vraisemblablement commis avant Noël. Ils auraient appris les faits ces jours-ci par un négociant surpris de trouver dans ses stocks des huîtres Gillardeau, reconnaissables grâce au « G » gravé au laser sur la coquille, un procédé mis en oeuvre depuis l’an dernier par Gillardeau pour lutter contre la contrefaçon, en Chine notamment.
Le volume dérobé représenterait une perte d’activité d’environ 30.000 euros, selon une source proche de l’enquête. La direction de Gillardeau n’avait pu être jointe mardi matin.
Le vol d’huîtres est un phénomène récurrent à cette période de l’année dans le bassin ostréicole de Marennes-Oléron, le plus important d’Europe.
Pourtant gendarmes, mais aussi professionnels, accompagnés de gardes jurés et équipés de caméras de vidéosurveillance, organisent des rondes quotidiennes pour lutter contre ce fléau. Avec un succès certain, car depuis 2011, le volume d’huîtres volées a été divisé par trois : 69 tonnes la première année, 18 tonnes en 2012, 10 tonnes en 2013 et 2014. 2015 devrait s’achever sur le même tonnage.
« Une douzaine de vols avaient été constatés en 2014, nous devrions en avoir entre 10 et 15 cette année », a indiqué à l’AFP Gérald Viaud, président du comité régional conchylicole de Poitou-Charentes. Deux importants vols de 3 à 4 tonnes ont déjà été constatés début décembre, et une dizaine d’un volume de 500 kg environ.
Régulièrement, les professionnels sont les premiers visés par les enquêtes, car de tels vols nécessitent des moyens. Mais « cela peut aussi être le fait de +professionnels du vol+ », relève M. Viaud. Début décembre après un vol, des poches d’huîtres ont ainsi été retrouvées dans un bois à quelque 30 km de kilomètres de l’exploitation cambriolée. Des tables de triage avaient été installées sur des parpaings pour trier les huîtres. « Alors qu’un ostréiculteur voleur aurait plutôt emmené son butin dans son établissement », fait-il observer.