Paul Watson, 61 ans, avait été arrêté à l’aéroport de Francfort le 13 mai, en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par le Costa Rica qui l’accuse d’avoir mis en danger l’équipage d’un bateau lors d’une opération contre la chasse aux requins en 2002.
Remis en liberté contre une caution de 250.000 euros quelques jours plus tard, avec obligation de pointer deux fois par jour au commissariat, il avait pris la fuite, pour un destination inconnue.
« Je suis très déçu par le gouvernement allemand. Il est évident selon moi que le gouvernement allemand a comploté avec le Japon et le Costa Rica pour me mettre en détention, afin que je puisse ensuite être remis aux Japonais », écrit-il dans un communiqué posté sur le site internet de Sea Shepherd.
Le Costa Rica et l’Allemagne ont été « les jouets du Japon qui veut réduire au silence Sea Shephard », réputé pour ses coups de force contre des bateaux de pêcheurs, notamment de baleines, dans l’océan Austral.
« Il ne s’agit pas vraiment du Costa Rica. Il s’agit du Japon depuis le début », a-t-il ajouté. « Pendant huit saisons, nous avons affronté les baleiniers japonais, nous les avons humiliés en mer, et surtout, nous avons limité les profits illégaux qu’ils tirent de la chasse aux baleines dans le sanctuaire de l’océan Austral ».
« Il ne s’agit pas de justice. Il s’agit de vengeance », a-t-il martelé.
Interrogé par l’AFP à Tokyo, un responsable de l’agence japonaise de la Pêche a déclaré: « nous n’avons rien à voir avec cette affaire (…) et cela n’affectera pas nos campagnes de pêche ».
Tokyo avait demandé à Berlin d’arrêter et d’extrader l’activiste, en raison de ses activités contre les baleiniers japonais, a précisé un responsable des garde-côtes. « Mais nous n’avons pas demandé au Costa Rica d’agir », a-t-il ajouté.
Sea Shepherd (« Berger de la mer ») est une organisation non gouvernementale consacrée à la protection des océans. Basée aux Etats-Unis, elle a été fondée en 1977, après le départ de Paul Watson de Greenpeace.
Dans sa déclaration, Paul Watson ne révèle pas l’endroit où il se cache, précisant juste qu’il se trouve actuellement « loin des nations qui intriguent et qui ignorent l’exploitation de nos océans ».