Le syndicat, radié en mars 2012 par le bureau national de la CFDT, avait porté plainte avec constitution de partie civile après des propos tenus par M. Chérèque, relayés par le journal Nord Littoral dans deux articles les 10 et 16 janvier 2012, dans lesquels l’ex-secrétaire général de la CFDT accusait les représentants du syndicat de malversations.
« François Chérèque a été relaxé au bénéfice de la bonne foi. Le tribunal a considéré qu’il était tout à fait légitime qu’il puisse s’exprimer sur un sujet comme celui-là, et a étendu la bonne foi au journal, au directeur de la publication et aux journalistes en considérant qu’ils n’avaient pas pris parti mais exposé un point de vue qui était légitime », a expliqué à l’AFP l’avocat du quotidien, Me Emmanuel Riglaire.
Ce jugement est « le premier d’une longue liste », le syndicat Maritime Nord ayant intenté plusieurs procédures en diffamation contre Nord Littoral, mais aussi à l’encontre de l’ancien directeur de SeaFrance, Pierre Fa, et de l’ex-député (Nouveau Centre) du Loir-et-Cher, Nicolas Perruchot, a-t-il rappelé.
« On veut la mort du journal. A chaque fois, ils demandent 15.000 euros de dommages et intérêts multiplié par x personnes », a estimé Me Riglaire.
Lors de l’audience, le 8 octobre, l’avocate des responsables du syndicat Maritime Nord avait demandé 45.000 euros (15.000 euros pour chaque partie civile) payés solidairement par le journal et M. Chérèque, ainsi que l’insertion du jugement dans deux journaux régionaux et un journal national.
« Je pense que c’est une affaire qui est un peu ridicule. Ces gens-là ont peut-être plus intérêt à se faire oublier qu’à assigner quelqu’un qui a pris une position de défense de son syndicat », avait réagi l’avocat de François Chérèque, Me Henri Leclerc.
Le représentant du parquet s’en était remis de son côté « à la sagesse du tribunal ».
Trois anciens responsables syndicaux de SeaFrance (devenu MyFerryLink) ont été mis en examen le 19 novembre pour abus de confiance dans une affaire liée aux comptes du comité d’entreprise.
Treize anciens salariés de SeaFrance sont par ailleurs mis en examen dans le cadre d’une autre instruction ouverte par le parquet de Lille au sujet de fraudes présumées sur des ventes d’alcool et de nourriture à bord des ferries.